RDC-Rwanda : BBC Afrique dans la tourmente suite au licenciement d’un journaliste congolais

Appel au boycott en RDC, menace de grève illimitée à Dakar, démentis à Kigali… Le licenciement du journaliste congolais Jacques Matand Diyambi plonge BBC Afrique dans la tourmente.

Le journaliste congolais Jacques Matand Diyambi. © DR

Le journaliste congolais Jacques Matand Diyambi. © DR

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Publié le 16 février 2020 Lecture : 5 minutes.

BBC Afrique est dans l’œil du cyclone. Depuis le licenciement pour faute grave, avec effet immédiat, du journaliste congolais Jacques Matand Diyambi, le 7 février, la célèbre radio britannique se trouve soumise à une fronde multiforme sur le continent. La lettre de licenciement adressée par la rédactrice en chef Anne Look Thiam, dont le contenu avait été révélé par JA dès le lendemain, invoque en effet comme prétexte « la plainte du gouvernement rwandais résultant de l’interview que vous avez menée avec Charles Onana [un essayiste dont les thèses sont souvent qualifiées de négationnistes] », laquelle aurait dévoilé des manquements du journaliste aux « consignes éditoriales de la BBC ».

À Dakar, la colère gronde au sein de la rédaction de BBC Afrique. « Nous avons déposé une proposition de conciliation à l’inspection du travail. Si celle-ci n’aboutit pas, le préavis de grève illimitée que nous avons annoncé à la direction prendra effet », assure à JA Bruno Sanogo, secrétaire administratif du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication sociale du Sénégal (Synpics) et délégué du personnel de BBC Afrique.

Lundi 17 février, le Synpics organisera une conférence de presse dans la capitale sénégalaise pour évoquer ce dossier sensible et alerter sur la « perte de l’indépendance et les mensonges » de la station.

Pétitions en série

En RDC, le sort de Jacques Matand a aussi donné lieu à une levée de boucliers, jusqu’au sommet de l’État. « Le licenciement de ce journaliste n’a respecté aucune règle, qu’il soit congolais ou d’une autre nationalité », a ainsi déclaré le ministre des Droits humains, André Lite Asebea. « Ma réaction est celle de réprouver totalement cette décision inique », indique de son côté Kasonga Tshilunde, le président de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC).

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