Soudan du Sud : Riek Machar rejette la proposition de découpage administratif de Salva Kiir

Les rebelles sud-soudanais ont rejeté dimanche la proposition du président Salva Kiir de revenir à un système fédéral de dix États qui avait suscité l’espoir d’ouvrir la voie à la formation d’un gouvernement d’union nationale.

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, le 18 mars 2015. © Jason Patinkin/AP/SIPA

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, le 18 mars 2015. © Jason Patinkin/AP/SIPA

Publié le 16 février 2020 Lecture : 2 minutes.

Ce rejet par le chef rebelle et ancien vice-président Riek Machar douche les espoirs de voir le pays sortir de l’impasse politique et mettre un terme à la guerre civile qui a fait plus de 380 000 morts en six ans et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Salva Kiir et Riek Machar, qui vit en exil, subissent une pression internationale croissante pour aplanir leurs divergences en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale d’ici au 22 février, date-butoir convenue dans le cadre de leur accord de paix.

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Le président Kiir avait annoncé samedi que le Soudan du Sud serait désormais divisé en dix États – une demande clé de l’opposition -, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei).

Mais Riek Machar a déclaré dimanche être opposé à la création de trois zones administratives. On « ne peut pas parler de retour à dix États (et) en tant que telle (la proposition) ne peux pas être acceptée », écrit-il dans un communiqué. « Nous appelons en conséquence le président Kiir à reconsidérer cette idée de créer des zones administratives », ajoute-t-il.

« Boîte de Pandore »

L’ancien vice-président estime qu’avec ces trois zones le chef de l’État a ouvert « la boîte de Pandore » car elles risquent selon lui de créer des problèmes supplémentaires.

Lorsqu’il a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud comptait dix États, conformément à sa Constitution. Le président Kiir avait porté ce chiffre à 28 en 2015 puis ultérieurement à 32, une mesure largement vue comme un moyen d’augmenter le nombre de ses alliés placés à des postes à responsabilités.

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L’opposition avait salué samedi l’annonce surprise de Salva Kiir mais critiqué la décision de faire de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, une « zone administrative ».

La région de Ruweng au cœur du contentieux

Tard samedi soir, le président Kiir a relevé de leurs fonctions les gouverneurs des 32 États fédéraux. Il avait indiqué samedi que la question des États serait définitivement réglée une fois le gouvernement formé.

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Le nombre des États régionaux ainsi que le tracé de leurs frontières étaient la principale pierre d’achoppement des négociations en vue de la formation du gouvernement d’union.

Parmi les trois « zones administratives », celle qui fait l’objet du plus vif contentieux est la région pétrolifère de Ruweng, dans le nord du pays. Elle est revendiquée à la fois par les Dinka, l’ethnie du président Kiir, et par les Nuer, celle de Machar. C’est une des régions où se sont déroulés les combats les plus rudes pendant la guerre civile.

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