« Quand un iPhone sort, quelle part revient à la RDC ? Aucune, si ce n’est la souffrance »

Sécurité, libre-échange, minerais de sang, relations avec l’Occident et le Rwanda… Alors que Félix Tshisekedi prendra la présidence de l’Union africaine, dans un an, Pépin Guillaume Manjolo, le ministre congolais de la Coopération internationale et de l’Intégration régionale, est en première ligne de la diplomatie de Kinshasa.

Pépin Guillaume Manjolo, ministre d’État de l’Intégration africaine de RDC. © Facebook/Guillaume Manjolo

Pépin Guillaume Manjolo, ministre d’État de l’Intégration africaine de RDC. © Facebook/Guillaume Manjolo

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 13 février 2020 Lecture : 5 minutes.

Pépin Guillaume Manjolo a laissé la place à Félix Tshisekedi, son président, dans les travées de l’Union africaine, à Addis-Abeba. En ce dernier jour du sommet des chefs d’État, il reçoit Jeune Afrique en son hôtel, entre une délégation de diplomates et un groupe d’hommes d’affaires, à l’abri des regards.

Ce sommet est crucial : dans un an, son pays prendra la présidence de l’UA. L’occasion de prouver au continent que le mastodonte congolais peut, enfin, faire figure de locomotive du développement et de l’essor africains. C’est la conviction de Pépin Guillaume Manjolo, ministre congolais de la Coopération internationale et de l’Intégration régionale, qui revient pour JA sur les principaux dossiers continentaux, de la sécurité à la ZLECA en passant par les grands enjeux diplomatiques.

Jeune Afrique : La RDC prendra la présidence de l’Union africaine dans un an. Avez-vous déjà les axes de votre programme ?

La RDC va se concentrer sur la lutte contre les groupes armés et sur l’intégration économique. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) sera lancée officiellement en juillet, mais c’est surtout pendant notre mandat qu’elle sera mise en place. Or, cela ne pourra se faire que si les problèmes sécuritaires sont réglés et si l’on vient à bout des milices et des groupes armés. Nous devons nous préparer dès à présent pour réussir la ZLECA et faire en sorte qu’elle fonctionne en adéquation avec les communautés régionales qui existent déjà.

La RDC n’a pourtant pas encore ratifié le traité de la ZLECA…

Nous avons signé le texte à Niamey en juillet 2019 mais, ensuite, il faut que notre pays réfléchisse à son application en fonction de nos règles internes. Or, notre parlement était en vacances à ce moment-là et cela a donc pris du temps.

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Aujourd’hui, c’est entre les mains des parlementaires. Le processus est lancé, le chef de l’État s’est engagé à la ratification, donc il n’y a pas d’inquiétude là-dessus. Si la RDC se lève, c’est toute l’Afrique qui se développe. Nous faisons partie de trois communautés économiques régionales différentes et notre pays est le passage obligé entre les Afrique du Nord et du Sud. Nous avons tous les atouts pour organiser la ZLECA.

Que ce soit en Libye ou en Côte d’Ivoire, on voit les conséquences de solutions extérieures que l’on impose aux Africains

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