Union africaine : les huit dossiers qui ont marqué le sommet d’Addis-Abeba
Le 33e sommet des chefs d’État de l’Union africaine s’est achevé au petit matin du mardi 11 février. Libre-échange, autonomie financière, lutte contre le terrorisme, crise en Libye, imbroglio bissau-guinéen, Sahara occidental… Voici un résumé des dossiers qu’il ne fallait pas manquer à Addis-Abeba.
Minuit est passée depuis quelques minutes à Addis-Abeba, au siège de l’Union africaine. Un ministre des Affaires étrangères, sur le pont depuis le 6 février, nous alerte : « On reprend les débats dans quelques minutes ». Soupir. Les heures défilent. Les portes de la salle Mandela se referment sur les chefs d’État et chefs de délégation. Le huis clos reprend et la nuit continue.
Il est désormais deux heures du matin. Quelques gardes ont pris leur pause, nous laissant jeter un œil sur les débats qui se poursuivent. Puis, les portes se referment une nouvelle fois. Notre ministre, lui, a quitté l’UA depuis une demi-heure, agacé par ces méthodes de travail. La plupart des chefs d’État l’ont devancé depuis longtemps.
Le sommet des chefs d’État de l’UA ne se sera donc achevé que mardi 11 janvier, peu avant quatre heures du matin. On y aura parlé de libre-échange, de financement de l’UA ou encore de lutte contre le terrorisme. Au bout de la nuit, Jeune Afrique résume les débats.
- Le Sahel au cœur des préoccupations sécuritaires
Réunies à huis clos, les délégations se sont longuement interrogées sur l’opportunité d’envoyer des troupes au Sahel sous la bannière de l’UA. Néanmoins, aucune décision formelle n’a encore été prise et le débat devrait se poursuivre lors d’un prochain sommet en mai, en Afrique du Sud.
Invité de ce sommet de l’UA, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres multiplie les déclarations sur la problématique sahélienne. « Le maintien de la paix dans sa forme traditionnelle ne suffit sûrement pas, en particulier là où il n’y a pas de paix à maintenir, comme nous le voyons au Sahel », a-t-il ainsi déclaré, faisant allusion à la mission de l’ONU au Mali.
Le secrétaire général de l’ONU a plaidé pour l’octroi d’un mandat (sous le chapitre 7 de la charte de l’ONU, autorisant le recours à la force et juridiquement contraignant) et d’un financement onusien au G5 Sahel.
Le président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a quant à lui tapé du poing sur la table, regrettant un « manque de solidarité » des Africains vis-à-vis du G5. Si le commissaire Paix et sécurité de l’UA Smaïl Chergui a annoncé un nouvel apport de dix millions de dollars au Fonds pour la paix de la part d’États membres de l’UA, ce fonds n’atteint aujourd’hui que la somme de 164 millions de dollars.
- Peu d’avancées sur la Libye
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