C’est désormais chose faite : le courant de l’avenir qui, depuis plusieurs mois est en conflit ouvert avec la direction du Parti authenticité et modernité (PAM), a fini par prendre définitivement le contrôle de la formation politique. Abdellatif Ouahbi a été élu nouveau secrétaire général au terme du 4e congrès de la formation politique tenu ce week-end. Un rassemblement qui, de l’aveu même des organisateurs, a été des plus houleux.
« Cela n’a pas été de tout repos », nous explique Samir Goudar, président de la commission préparatoire du congrès. Avant d’ajouter : « L’allocution d’ouverture de Hakim Benchamach (SG sortant, ndlr) a tourné au règlement de compte. En des termes à peine voilés, il a incité ses partisans à perturber le déroulement du congrès dans l’espoir d’interrompre les travaux. »
La manœuvre n’a pas abouti, à l’instar de la tentative de réviser le processus d’élection du secrétaire général. « Ils ont voulu qu’il soit élu par les 3 500 congressistes, alors qu’il a été convenu auparavant que seuls les 500 membres du Conseil national sont éligibles à ce vote pour la désignation du secrétaire général », poursuit Goudar.
Démonstration de force
C’est que les partisans du Courant de l’avenir, majoritaires au congrès, ont fait une véritable démonstration de force pour assurer la continuité des travaux, à coup de slogans et banderoles. Et ils ont été confortés dans leur position par le premier vote pour la désignation des membres et du président du conseil national, qui a porté Fatima Zahra Mansouri à la tête du parlement du parti.
L’ancienne maire de Marrakech, qui a toujours affiché publiquement son soutien à Ouahbi, a piloté ainsi la deuxième phase d’élection pour le poste de secrétaire général. Un vote qui a tourné au plébiscite puisque Ouahbi s’est retrouvé candidat unique après le retrait des six candidats – dont ses deux plus sérieux challengers qu’étaient Mohamed Cheikh Biadiallah et Samir Belfqih –, non sans avoir signé une déclaration commune critiquant le déroulement du congrès.
Maintenant aux manettes de la formation politique, l’avocat Abdellatif Ouahbi, qui passait pour un trublion jusque-là, devra changer de registre pour se poser en fédérateur. Sa vision pour un PAM détaché de l’État, ouvert à toutes les alliances possibles (notamment avec le PJD) et plus démocratique en interne sera ainsi mise à l’épreuve.
Premier test grandeur nature : la désignation lors des prochaines semaines de la trentaine des membres constituant le bureau politique du parti.