Jeune Afrique : Quel était votre message à vos partenaires africains et à l’Union africaine ? Estimez-vous qu’ils jouent un rôle suffisant ?
Mohamed Siyala : Mon message à mes partenaires africains est qu’ils doivent jouer un rôle plus actif. Ils en ont la capacité et sont les bienvenus pour le faire. Certes, l’Union africaine a bien d’autres problèmes. Peut-être qu’ils devaient revoir leurs priorités, et qu’ils manquent de ressources aussi. Donc l’ONU doit les aider à jouer leur rôle. Le problème ne peut pas être résolu sans une bonne coopération entre l’Union africaine et l’ONU.
Comment se déroulent les négociations à Genève ?
Les négociations à Genève ont bien commencé me semble-t-il. La communauté internationale a enfin réussi à exercer une pression sur le maréchal Haftar et à impliquer ces commandants dans les négociations, ce à quoi il était réticent au départ. Il les a nommés, puis les a changés, etc. Mais au final ils se rencontrent, même si les réunions sont séparées. C’est un bon début je pense.
Quelle est la situation actuellement autour de Tripoli ?
Sur le terrain, la trêve n’est pas correctement respectée : il y a des violations ici et là. Au gouvernement d’accord national, nous essayons de protéger les civils. Nous n’avons pas commencé la guerre, mais puisque nous y sommes, nous nous devons de protéger les civils : plus de 3 millions d’entre eux vivent à Tripoli, et qui chaque jour subissent des dommages, déplorent des pertes humaines. Il y a près d’un demi-million de déplacés, vous avez un appartement pour cinq familles. C’est une situation qui nous ramène avant l’indépendance, avant la découverte du pétrole en Libye.
Comment jugez-vous les appels de l’Union africaine à intégrer les kadhafistes dans la conférence de réconciliation ?
Quand nous parlons de réconciliation, nous ne voulons exclure aucun Libyen, sauf ceux qui doivent être jugés et punis pour ce qu’ils ont fait aux Libyens.