Économie

Gabon : une nouvelle sortie sur les marchés pour repousser l’échéance de l’Eurobond de 2013

Le Gabon a annoncé le 3 février avoir levé 1,750 milliard de dollars sur les marchés internationaux. Il s’agissait notamment pour Libreville de faire racheter partiellement une précédente obligation, émise en 2013, et dont une première échéance tombait en décembre 2022.

Réservé aux abonnés
Mis à jour le 4 février 2020 à 17:22

En 2015, l’eurobond du Gabon a attiré un carnet de commandes de 2,75 milliards de dollars. © Ricard Drew/AP/SIPA

« Le 23 janvier 2020, l’État gabonais a annoncé le lancement sur les marchés internationaux d’une opération de gestion active de sa dette obligataire internationale. Cette transaction, conclue avec succès, a rempli ses objectifs dont le rachat partiel de l’obligation internationale à échéance 2024, à hauteur de 750 millions de dollars, et l’émission d’une nouvelle obligation internationale d’un montant de 1 milliard de dollars avec une maturité moyenne de dix ans et un coupon de 6,625 %. »

Le communiqué du gouvernement gabonais, daté du 3 février, se félicite de la dernière sortie du pays sur les marchés internationaux, la quatrième en moins de dix ans.

Cet argent frais permettra à Libreville de faire face à son engagement de 2013 (1,5 milliard de dollars), qui prévoyait une première échéance de remboursement du principal, pour un montant de 500 millions de dollars, dès janvier 2022. Cette précédente sortie permettait déjà, à l’époque, de repousser une échéance antérieure, celle de l’opération de 2007, qui avait permis de lever un milliard de dollars.

Course à l’emprunt

Mais si le pays est sorti gagnant de l’opération de 2013, au cours de laquelle il a obtenu un taux de 6,375 %, contre 8,2 % en 2007, sa dernière émission ne lui est pas aussi favorable. « La réussite de ladite opération est appréciable au vu de l’incidence sur les marchés de l’épidémie de coronavirus ainsi que de l’appréciation négative de l’économie gabonaise par l’agence de notation Moodys », temporise le gouvernement qui veut croire en la « confiance des investisseurs internationaux sur les perspectives optimistes de la politique économique du Gabon ».

Il faut dire que l’opération a été mieux accueillie qu’en juin 2015 : au cœur de la crise pétrolière, le pays n’avait pu lever 500 000 millions de dollars qu’en échange d’un taux de 6,95 %. Libreville avait ensuite émis pour 200 000 dollars d’obligations, en 2017.

À Lire Se construire à coups d’eurobonds, le pari risqué des pays africains

Du fait de cette course à l’emprunt, le pays – noté sept niveaux au-dessous de la catégorie investissement par Moody’s Investors Service – a vu son endettement bondir de 21,4 % en 2012 à 56,4 % en 2019, ce qui représente 5 532 milliards de francs CFA (8,4 milliards d’euros) de dette, selon le FMI.

Dans une note publiée le 29 janvier, Fitch Solutions Macro Research – qui fait partie du même groupe que l’agence de notation américaine Firtch Ratings, mais produit ses propres études – s’est dit « relativement optimiste quant aux efforts de diversification du pays » et à l’«amélioration des perspectives économiques [qui] complétera la dynamique d’assainissement budgétaire des autorités, contribuant à maintenir le budget en excédent, à réduire la dette et à rendre l’économie plus résiliente à l’avenir ».