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RDC – Junior Ilunga : « Ma mission était d’inscrire le Congo dans l’histoire de la boxe »

En devenant le 31 janvier le premier Congolais champion du monde de boxe anglaise parmi l’une des quatre grandes fédérations professionnelles, Junior Ilunga Makabu est entré dans l’histoire. Le boxeur congolais a décroché à Kinshasa la ceinture des lourds-légers WBC, face au Polonais Michal Cieslak.

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Mis à jour le 3 février 2020 à 12:37

Junior Ilunga Makabu © Junior Ilunga Makabu / Facebook

Avec 27 victoires dont 24 par KO et seulement deux défaites sur un total de 29 combats, Junior Makabu Ilunga confirme être l’étoile montante de la boxe congolaise. Originaire de la province du Kasaï-Central, le sportif de 32 ans est fier de placer son pays dans le cercle fermé des champions du monde des grandes fédérations reconnues (WBA, WBC, WBO et IBF).

Jeune Afrique : Comment vous sentez-vous après cette victoire ?

Junior Makabu Ilunga : Je me sens très bien comme vous le voyez. Je remercie Dieu parce que je descends du ring sain et sauf. Je suis là sans blessure, j’ai bien mené mon combat. Je me sens très bien.

En combattant à domicile, aviez-vous une pression supplémentaire ?

J’avais de la pression parce que ce combat, c’était pour décrocher un championnat du monde et j’étais devant mon public. J’avais dit lors de la conférence de presse que cette ceinture resterait au Congo. Et effectivement ça s’est passé comme je l’avais annoncé, j’ai pu accomplir ma mission.

Votre adversaire polonais vous a-t-il posé des problèmes durant le combat ?

Non. Mais Michal Cieslak s’était très bien préparé. N’oubliez pas encore qu’il a 19 combats sans défaite et plusieurs KO. Il n’avait pas peur et était plus grand que moi. Avec ses allonges, je devais combattre intelligemment pour pouvoir gagner ce combat. J’ai évité ses coups, je l’ai épuisé et dès qu’il était essoufflé, j’ai pris le dessus sur lui.

À quel round avez-vous senti que vous pouviez l’emporter ?

C’est à partir du troisième round que j’ai commencé à sentir son souffle, et là je savais que quelque chose devait alors se passer. C’est pour cela qu’il est tombé au quatrième round.

Dans la boxe moderne, l’heure est à l’unification des titres. Est-il prévu que vous affrontiez un adversaire de votre catégorie mais issu d’une autre fédération ?

Non. Mon manager a un plan de cet ordre-là, mais pour le moment je ne peux rien dire. Pour le moment, je célèbre mon titre. Je viens d’accomplir quelque chose qui ne s’est jamais fait ici.

Quelles sont les prochaines étapes, mis à part la défense de votre titre ?

Pour le moment, je viens de gagner cette ceinture ici, mon manager a un plan et je demanderai encore au chef de l’État et à tout nos compatriotes de pouvoir encore m’aider à la défendre. La priorité est de défendre mon titre. J’ai juste besoin de soutien, sur le plan financier, moral… c’est une source de motivation.

j’ai voulu suivre l’histoire de Mohamed Ali

Pouvez-vous nous dire comment vous avez commencé la boxe ?

Mes parents faisaient de la boxe à Kananga. Leur horizon était limité. Quand j’ai commencé à faire la boxe, j’ai voulu suivre l’histoire de Mohamed Ali. J’ai commencé à Kananga également et j’ai été sélectionné dans l’équipe nationale en 2003-2004. J’ai représenté mon pays aux neuvièmes Jeux africains à Alger en 2007.

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À partir de cette année-là, je me suis retrouvé boxeur professionnel en Afrique du Sud. C’est là que ma carrière a réellement démarré. En 2011, j’ai été champion du monde WBF. Mais les gens ne s’intéressent pas à cette fédération, cela reste les Américains qui écrivent l’histoire de la boxe. Alors je me suis dit que ce devait être un Congolais qui en écrive une page. Ma mission était d’inscrire le Congo dans l’histoire de la boxe.

Quels sont vos idoles en boxe en Afrique et en sport en général ?

Quand je grandissais j’aimais beaucoup [le boxeur américain] Roy Jones, mais depuis que j’ai compris la boxe, je m’émancipe des idoles. Je développe mon propre style.