Nouveau remaniement ministériel à Madagascar, un an après l’élection d’Andry Rajoelina

Avec un remaniement ministériel annoncé le 29 janvier par le président Andry Rajoelina, dix nouveaux ministres ont fait leur entrée dans le gouvernement du Premier ministre Christian Ntsay. Six ministres n’ont visiblement pas atteint leurs objectifs et sont remerciés.

Christian Ntsay, Premier ministre de Madagascar © Primature malgache

Christian Ntsay, Premier ministre de Madagascar © Primature malgache

Publié le 30 janvier 2020 Lecture : 4 minutes.

L’équipe gouvernementale de Christian Ntsay a eu droit à un bilan d’étape avec un nouveau remaniement. « Parmi les membres du gouvernement, il y en a qui sont des bagages lourds à porter », avait prévenu le chef de l’État Andry Rajoelina lors d’une rencontre avec la presse, lundi 20 janvier.

Mercredi 29, dans l’après-midi, le président a donc annoncé un remaniement, attendu depuis le mois de décembre. Le Premier ministre est reconduit, ainsi que 14 ministres. Mais l’équipe gouvernementale voit le départ de six de ses membres, et l’arrivée de dix nouveaux éléments.

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Au rang des départs, Blanche Nirina Richard, à l’Enseignement supérieur. Arrivée au sein du gouvernement lors du remaniement de juillet 2019, elle paie les conséquences de la grève des enseignants-chercheurs, qui réclamaient son départ depuis des mois. Des manifestations étudiantes ont émaillé l’actualité en décembre. Elle est remplacée par Elia Béatrice Assoumacou, également enseignante-chercheuse.

Alexandre Georget, ministre de l’Environnement, est aussi remercié. Malgré le lancement d’une campagne de reboisement de 60 millions d’arbres, il n’a visiblement pas convaincu. La saison des feux de brousse a été dévastatrice l’an dernier. Baomiavotse Raharinirina, docteure en sciences économiques, prend sa suite.

Deux portefeuilles ministériels vacants désormais attribués

À la Justice, Jacques Randrianasolo prend également la porte de sortie. Malgré la volonté affichée du président, les prisons sont toujours peuplées majoritairement de personnes en attente de procès. C’est Johnny Richard Andriamahefarivo, magistrat, qui récupère le portefeuille.

Deux postes cruciaux étaient vacants depuis plusieurs mois. À l’Énergie, c’est Christian Ramarolahy qui a été nommé. Il occupait déjà ce poste par intérim depuis fin octobre, en plus de son portefeuille original, aux Postes et Télécommunications. Il aura, entre autres, la lourde tâche de sortir la Jirama, la compagnie nationale d’eau et l’électricité, de son gouffre financier.

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Aux Affaires étrangères, c’est un nouveau venu : Tehindrazanarivelo Djacoba Liva, docteur en relations internationales. Le poste était vacant depuis septembre et la démission de Naina Andriantsitohaina pour se porter candidat à la mairie d’Antananarivo, qu’il a remportée. Le nouveau ministre devra poursuivre les négociations avec la France sur les îles Éparses, dont Rajoelina espère la rétrocession d’ici juin.

Bien que controversé, le ministre des Finances, Richard Randriamandranto, est reconduit. Aux Mines, Fidiniavo Ravokatra, garde également son portefeuille, pour mener à bien son projet de révision du code minier, présenté en décembre.

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Le pari d’un gouvernement de techniciens

Nouveau venu, Angelo Zasy, un architecte, obtient le portefeuille nouvellement créé de vice-ministre en charge des Villes nouvelles et de l’Habitat. Il sera chargé du projet d’infrastructure phare de Rajoelina : Tanamasoandro, ville nouvelle proche de la capitale. Ce chantier polémique a donné lieu à des affrontements avec les habitants menacés d’expropriation, en octobre.

« Tous ces ministres maîtrisent parfaitement leur département respectif », a lancé Rajoelina lors de son discours. De même que pour le premier gouvernement, le président a fait la part belle à des profils de techniciens, sans qu’ils aient nécessairement d’expérience politique.

Ce choix ne fait pas l’unanimité : « Oui, Rajoelina a besoin de techniciens, mais ils devraient aussi être des hommes politiques, capables de défendre l’action du gouvernement et pas seulement un concentré de diplômes », critique Toavina Ralambomahay, juriste, auteur de plusieurs ouvrages politiques, et élu d’opposition au conseil municipal de Tananarive.

La composition du gouvernement

– Ministre de la Défense nationale : Général de division Léon Jean Richard Rakotonirina

– Ministre des Affaires étrangères : Dr Djacoba Tehindrazanarivelo

– Ministre de l’Économie et des finances : Richard Randriamandrato

– Garde des Sceaux, ministre de la Justice : Johnny Richard Andriamahefarivo

– Ministre de l’Intérieur et de la décentralisation : Tianarivelo Razafimahefa

– Ministre de le Sécurité publique : Contrôleur général de police Rodellys Rafanomezantsoa

– Ministre de l’Aménagement du territoire et des Travaux publics : Hajo Andrianainarivelo

– Ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement technique et professionnel : Rijasoa Josoalasisambatra Andriamanana

– Ministre de la Santé publique : Professeur Ahmad Ahmad

– Ministre de l’Élevage, de l’Agriculture et de la Pêche : Lucien Fanomezantsoa Ranarivelo

– Ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures : Christian Ramarolahy

– Ministre des Mines et des ressources stratégiques : Fidiniavo Ravokatra

– Ministre des Transports, du tourisme et de la météorologie : Joel Randriamandranto

– Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Fonction publique et des lois sociales : Gisèle Ranampy

– Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique : Elia Béatrice Assoumacou

– Ministre de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat : Lantosoa Rakotomalala

– Ministre de l’Environnement et du développement durable : Baomiavotse Vahinala Raharinirina

– Ministre des Postes, des Télécommunications et du développement numérique : Andriamanohisoa Ramaherijaona

– Ministre de la Population, de la protection sociale et de la promotion de la femme : Irmah Lucien Naharimamy

– Ministre de la Jeunesse et des Sports : Tinoka Roberto Michael Raharoarilala

– Ministre de la Communication et de la Culture : Lalatiana Andriatongarivo Rakotondrazafy

– Secrétaire d’État auprès du ministère de la Défense nationale en charge de la Gendarmerie : Général de division Richard Ravalomanana

– Ministre de l’Eau, de l’assainissement et de l’hygiène : Voahary Rakotovelomanantsoa

– Vice-ministre en charge des Villes nouvelles et de l’Habitat : Angelo Zasy

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