Coupe du monde 2022 : la Fifa lance la bataille pour les droits TV des qualifications africaines

La Fifa a lancé un appel d’offres pour acquérir les droits de retransmission télévisée des deuxième et troisième tours des qualifications à la Coupe du monde de football 2022. L’annonce fait notamment suite à la rupture par la CAF du contrat qui la liait jusqu’en 2028 au groupe Lagardère.

Dans un maquis de Treichville, à Abidjan, pendant la CAN 2010 (image d’illustration). © STR/AP/SIPA

Dans un maquis de Treichville, à Abidjan, pendant la CAN 2010 (image d’illustration). © STR/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 20 novembre 2019 Lecture : 3 minutes.

Le tirage au sort des groupes qualificatifs pour le deuxième tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2022 – qui débuteront en mars prochain pour s’étirer jusqu’en octobre 2021 – n’a pas encore été effectué, mais la Fédération internationale (Fifa) est déjà tournée vers l’attribution des droits de diffusion, qui engloberont également le troisième tour, prévu en novembre 2021.

En septembre dernier, à l’occasion du tour préliminaire réunissant les 28 dernières sélections du classement Fifa, l’instance avait diffusé les matchs gratuitement sur son site internet et sa chaîne YouTube, donnant l’occasion de voir évoluer des équipes rarement visibles, telles la Somalie, les Seychelles ou l’Érythrée.

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Mais à partir du mois de mars 2020, la règle du jeu va changer. L’entrée en lice des grosses sélections du continent africain va nécessairement augmenter l’intérêt du public pour ces qualifications. La Fifa, organisatrice de la Coupe du monde, a ainsi conclu avec toutes les fédérations africaines affiliées à la CAF un accord pour que les droits des retransmissions (télé, internet, radio, mobiles) fassent l’objet d’un modèle de vente centralisé.

L’instance basée à Zurich souhaite ainsi augmenter le nombre de matchs diffusés et améliorer le produit, en proposant, par exemple, des commentaires dans plusieurs langues, dont le français et l’anglais. Le système de vente centralisé souhaité par la Fifa présente à ses yeux un avantage majeur : améliorer la couverture et la diffusion – gratuite ou payante – des rencontres sur tous les supports possibles. Les gains générés par la vente des droits devraient être réinjectés dans le football africain, selon des modalités qui restent à déterminer.

L’UAR probablement candidate

D’ici au 16 décembre prochain, date limite de soumission des offres, les diffuseurs intéressés par l’acquisition de ces droits devront faire parvenir leur dossier à la Fifa. Jusqu’au 13 décembre, ils auront également la possibilité de poser des questions.

Un contexte que complique une décision de la CAF, qui annonçait le 5 novembre dernier mettre un terme au contrat passé en 2017 avec le groupe Lagardère. Portant sur une somme d’un milliard de dollars (900 000 euros), l’accord courait jusqu’en 2028. L’affaire, qui se réglera probablement dans les prétoires, fait couler beaucoup d’encre, incitant les autres diffuseurs potentiels à prendre leurs distances.

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Un appel à candidature dont l’Union africaine de radiodiffusion (UAR) entend bien tirer parti pour se positionner, comme l’a confirmé à Jeune Afrique Grégoire Ndjaka, son directeur : « Nous avons reçu cet appel d’offres émis par la Fifa, et nous entendons nous mobiliser afin de préparer notre réponse. »

L’ombre chinoise de Wanda Group

Pour rappel, l’UAR avait obtenu de la CAF les droits de retransmission de la Coupe d’Afrique des nations 2019 pour la partie subsaharienne du continent, l’Afrique du Nord étant couverte par BeInsport. Mais la concurrence s’annonce rude.

La production de matchs en Afrique, dans certains pays, exige de gros moyens, et les Chinois en ont

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Car il faut s’attendre à une offensive des suisses d’Infront Sport & Médias, rachetés en 2015 par le conglomérat chinois Wanda Group, et qui s’étaient positionnés pour l’acquisition des droits de la dernière CAN. Pour un spécialiste des questions de droits télé que nous avons contacté, Infront Sport & Médias fait même figure de favori.

« On ne sait pas encore qui va déposer des dossiers, mais avec l’affaire Lagardère, il semble évident que Wanda Group, via Infront, dispose de certains atouts, et de quelques appuis au sein de la Fifa. La production de matchs en Afrique, dans certains pays, exige de gros moyens, et les Chinois en ont, même si Infront n’a aucune expérience de l’Afrique », explique notre source sous couvert d’anonymat. La bataille promet donc d’être rude…

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