Économie

Afrique francophone : AfricInvest investit quatre millions de dollars dans Heetch

Le fonds d’investissement panafricain a investi début novembre quatre millions de dollars dans la start-up française de Véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) pour soutenir sa stratégie de développement en Afrique francophone, initiée en 2017 à travers son implantation au Maroc.

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Mis à jour le 20 novembre 2019 à 11:23

L’application est également en service à Rabat et à Marrakech. © heetch

En mai dernier, la plateforme avait levé 34 millions d’euros afin d’accélérer le déploiement de son service, lancé cet été à Alger et à Douala, ciblant en priorité l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

“La mobilité et la logistique représentent une vraie problématique sur le continent”, souligne Yassine Oussaifi, directeur au sein d’AfricInvest, en charge du fonds innovation. Or “Heetch sait s’adapter au contexte local, à travers une approche différenciée d’un pays à l’autre et en nouant des partenariats. C’est l’une de ses principales forces”, renchérit le cadre.

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À Casablanca, où la start-up française est l’un des leaders du marché, Heetch collabore ainsi avec l’un des principaux syndicats de taxis. À Douala, avec des moto-taxis. À Alger, elle a lancé un service de particulier à particulier – toute personne qui s’enregistre sur la plateforme peut être un chauffeur -, une pratique aujourd’hui tolérée par la législation algérienne.

AfricInvest vise jusqu’à 150 millions d’actifs alloués à l’innovation

Depuis février 2018 et le départ d’Uber du Maroc, Heetch est l’un des rares acteurs régionaux du marché. Découragé par le cadre réglementaire et l’opposition des chauffeurs de taxis marocains, son principal concurrent international s’est en effet retiré du marché francophone. La concurrence est principalement représentée par Careem, une application émiratie de VTC, présente en Afrique du Nord et rachetée en début d’année par Uber. Dans le reste du continent, elle est surtout le fait d’acteurs locaux qui se développent.

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Le fonds innovation d’AfricInvest, engagé dans cette opération, a été créé cette année en partenariat avec Cathay Innovation. Il cherche à atteindre 120 à 150 millions d’actifs.

Au total, AfricInvest dispose de 1,2 milliard d’euros d’actifs. Fondé en 1994 à Tunis, le fonds panafricain dispose de bureaux à Casablanca, Alger, Caire, Abidjan, Lagos, Nairobi ainsi qu’à Paris. Il emploie quelque 80 personnes et opère sur différents segments (private equity [capital-investissement], innovation, late stage [post-création] et dette privée), soutenant aussi bien des sociétés africaines dans leur développement international que des sociétés internationales dans leur expansion sur le continent. Depuis son lancement, il a réalisé plus de 155 investissements et 85 sorties.