Économie

Télécoms : deux nouveaux réseaux panafricains de fibre optique terrestre prévus pour 2020

L’opérateur français Orange et Liquid Telecom, la filiale du zimbabwéen Econet Wireless, ont chacun annoncé la mise en place de nouveaux réseaux de fibre optique terrestre lors du forum AfricaCom qui s’est tenu cette semaine en Afrique du Sud.

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Par - Envoyé spécial au Cap
Mis à jour le 15 novembre 2019 à 12:45

Un chantier d’installation de fibre optique à Djibouti. © Vincent Fournier/Jeune Afrique/2019.

Quoi de mieux qu’une grande occasion pour une grande nouvelle ? Cette semaine, la 22e édition du forum AfricaCom, qui réunit chaque année des dizaines de milliers de professionnels des télécoms africaines a vu l’annonce de deux nouveaux réseaux terrestre de fibre optique sur le continent.

De Lagos à Dakar

Le premier, baptisé « Backbone africain de fibre optique » (Bafo) est financé, installé, exploité et bientôt commercialisé par l’opérateur français Orange.

Il relie l’ensemble des filiales ouest-africaines du groupe ainsi que les principales capitales de la sous-région, comme Accra ou Lagos. Connecté aux principaux câbles sous-marins de la façade ouest du continent (SAT3, WASC, ACE et MainOne), il doit permettre d’améliorer le débit de connexion des pays non côtiers et d’augmenter la résilience du réseau Orange en cas de panne sur l’un de ses tuyaux.

C’est un projet à plusieurs centaine de millions d’euros

« C’est un projet à plusieurs centaine de millions d’euros qui doit nous permettre de générer un surplus de capacité que nous commercialiserons par la suite », précise Jean-Luc Vuillemin, vice-président exécutif du groupe Orange, en charge des réseaux internationaux.

La mise en vente de capacité doit être lancée dans le milieu de l’année 2020. Elle sera ouverte à tous les acteurs du secteur.

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Orange/2019.

Le 13 novembre à AfricaCom, Alioune Ndiaye, PDG d’Orange pour l’Afrique et le Moyen Orient, a rencontré Nic Rudnick, PDG de Liquid Telecom, pour parler notamment d’une possible connexion des réseaux de Liquid à ceux de Sonatel, la filiale d’Orange au Sénégal, qui opère également au Mali, en Guinée, Guinée-Bissau et en Sierra Leone.

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De Lubumbashi à Muanda

Depuis qu’elle a reçu 180 millions de dollars de la part de la société d’investissement britannique CDC en décembre 2018, Liquid Telecom, filiale du zimbabwéen Econet Wireless, active essentiellement en Afrique de l’Est, s’est effectivement lancée dans la construction d’un câble de 2 600 kilomètres, reliant l’Afrique d’Est en Ouest par la République démocratique du Congo (RD Congo).

Le tronçon principal doit être terminé en mai 2020 et reliera Lubumbashi à Kinshasa. Une deuxième route pilote reliera la capitale de RD Congo à Muanda et devrait être opérationnelle dès février 2020. Une troisième est prévue pour fin 2020. Elle devrait relier la ville de Kananga à Goma, une ville frontalière avec le Rwanda, où une interconnexion est envisagée.

Notre mission a toujours été de connecter l’ensemble du continent, mais nous ne construisons pas de fibre là où il y en a déjà

Si Liquid met désormais un pied en Afrique de l’Ouest, son PDG, Nic Rudnick, rejette toute ambition dans les pays de la région déjà bien équipés. « Notre mission a toujours été de connecter l’ensemble du continent, mais nous ne construisons pas de fibre là où il y en a déjà. Il y a assez d’endroit dans le continent où la fibre n’existe pas, nous nous concentrons sur ces zones », explique le dirigeant.

Ces nouvelles boucles, dont le coût reste inconnu, s’inscrivent dans le projet One Africa que l’opérateur d’infrastructures a entamée en 2018 pour mailler le continent du Nord au Sud, puis de l’Est à l’Ouest.

En mars 2019, Liquid Telecom indiquait également vouloir investir au Togo mais aucune évolution supplémentaire n’a été annoncé à ce stade.