Cacao : le Ghana entrevoit la réussite de l’instauration du prix plancher

Après l’instauration d’un prix plancher en faveur des cacaoculteurs ivoiriens et ghanéens à la fin de l’été, les ventes de fèves ont démarré lentement, mais la filière assiste à une reprise progressive des ventes. Au Ghana, le secteur se voit encouragé par un prêt de 600 millions de dollars de la BAD et de Credit Suisse.

Dans les locaux de Saf Cacao (archives). © Franck Akpoue pour jeune Afrique

Dans les locaux de Saf Cacao (archives). © Franck Akpoue pour jeune Afrique

Publié le 13 novembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Le Ghana, deuxième producteur mondiale de cacao, déclare en avoir pour l’instant vendu près de 200 000 tonnes pour la campagne 2020-2021, à un tarif incluant le prix plancher récemment décidé par le pays et son voisin ivoirien, au profit des producteurs.

Les deux pays avaient annoncé en juillet que tous les achats de cacao pour la campagne 2020-2021 devraient inclure un différentiel de revenu décent de 400 dollars par tonne, afin de lutter contre la pauvreté généralisée des agriculteurs.

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À cette refonte majeure de la fixation des prix mondiaux du cacao, les acheteurs ont d’abord réagi avec prudence, quelques transactions seulement ayant été conclues au cours de la période qui a immédiatement suivi l’annonce.

La fin des réticences des industriels

Mais « jusqu’à présent, tout se déroule comme prévu », a déclaré Joseph Boahen Aidoo, directeur général de Cocobod (l’autorité ghanéenne de régulation des prix du cacao), en marge d’une conférence sur l’investissement à Johannesburg : « Le différentiel de revenu est prévu pour durer. Donc incontournable. Les acheteurs, transformateurs, et les marques sont à l’écoute ».

Selon le responsable de la Cocobod, le pays prévoit de vendre 650 000 tonnes de cacao pour la saison à venir.

Côté ivoirien, l’accord passé par le singapourien Olam en octobre dernier, pour l’achat de 100 000 tonnes de cacao ivoirien, confirme cette acceptation de la nouvelle prime de la part des acteurs de l’industrie qui se montraient dans un premier temps réticents.

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Des perspectives de productions croissantes et soutenues

Le Ghana a signé mardi avec la Banque africaine de développement (BAD) et Credit Suisse un accord de prêt de 600 millions de dollars visant à donner une impulsion à son secteur cacaoyer. Le prêt aidera la Cocobod à alimenter un fonds de roulement à court terme, dédié aux entreprises locales de transformation, notamment pour leur permettre de payer de nouveaux entrepôts afin de stocker les fèves plus longtemps sans se détériorer.

Le prêt financera également un programme de remplacement des arbres vieillissants et de destruction des plantations infectées par le virus de la pousse de cacao gonflée, une maladie virale menaçant la production du Ghana.

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« Au cours des cinq ou six prochaines années, l’aide de la BAD va permettre de transformer le secteur ghanéen du cacao, en faisant passer la production d’environ 900 000 tonnes à 1,5 million de tonnes », a déclaré Joseph Boahen Aidoo, précisant que les pertes de production dues aux programmes de replantation et de destruction des arbres devraient être compensée par une augmentation de la productivité porté par des initiatives de pollinisation des plantations.

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