Présidentielle en Algérie : les cinq candidats peuvent-ils convaincre ?

Sur les cinq candidats retenus pour le scrutin présidentiel du 12 décembre, quatre sont des anciens ministres et tous sont liés, de près ou de loin, au président déchu Abdelaziz Bouteflika. En face, la rue, pour qui ces candidatures sont destinées à maintenir le statu quo, exige le départ de toutes les figures de l’ancien système. Retour sur le parcours de ces postulants.

Des manifestants à Alger, le 1er novembre 2019. © Toufik Doudou/AP/SIPA

Des manifestants à Alger, le 1er novembre 2019. © Toufik Doudou/AP/SIPA

Publié le 6 novembre 2019 Lecture : 6 minutes.

Parmi les cinq prétendants à l’élection présidentielle du 12 décembre, aucun n’émane de la société civile ou des rangs de la révolution en cours depuis le 22 février. Le point en commun entre les différents postulants ? Ils sont tous liés, de près ou de loin, à Abdelaziz Bouteflika, président déchu après vingt ans de pouvoir. En face, la rue, pour qui ces candidatures sont destinées à maintenir le statu quo, maintient la pression pour le départ de toutes les figures de l’ancien système.

Dans la liste, figurent quatre anciens ministres. Trois d’entre eux ont travaillé sous l’autorité de l’ancien chef de l’État : Ali Benflis, en tant que directeur de cabinet à la présidence puis chef du gouvernement ; Abdelmadjid Tebboune, qui fut plusieurs fois ministre puis Premier ministre ; et Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture. Le quatrième candidat est Abdelkader Bengrina, ex-ministre du Tourisme (1997-1999) sous la présidence de Liamine Zéroual et ancien député d’Alger, issu d’un parti qui a soutenu Abdelaziz Bouteflika. Le cinquième, Abdelaziz Belaïd, a quant à lui fait partie d’organisations de jeunesse qui ont aussi soutenu l’ancien président. Purs produits du régime politique en place, les deux premiers sont pressentis favoris à ce scrutin, pourtant largement contesté par la population.

Le mouvement populaire exclut toute élection d’un successeur à Abdelaziz Bouteflika sans le départ du système au pouvoir depuis l’indépendance, en 1962, et la libération des détenus d’opinion.  Chaque vendredi, les Algériens descendent dans la rue pour renouveler leurs exigences, défiant le climat de répression. Dans ce contexte, l’élection du 12 décembre est-elle encore possible ? La campagne électorale qui débute le 17 novembre s’annonce compliquée pour les cinq candidats dont l’activité publique, partisane, est quasi-inexistante pour le moment. Le 3 novembre, le postulant Ali Benflis a d’ailleurs été hué à sa sortie d’un restaurant à Baba Hassen, à l’ouest d’Alger, par des habitants du quartier avec qui il tentait initialement d’instaurer un dialogue. Un incident qui donne le ton de la future campagne électorale.

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