« Régression en termes de libertés publiques », « institutions vidées de leur esprit », « crise politique structurelle ». Le parti de l’Istiqlal durcit le ton. La formation de l’opposition, qui a tenu son conseil national le week-end dernier, sonne la charge contre le flou de gouvernance alors que « la volonté populaire pousse vers un changement réel ».
Dans son discours devant ses partisans, le secrétaire général Nizar Baraka a appelé à « la réouverture, dans l’immédiat, du chantier des réformes politiques et institutionnelles. Et ce, en capitalisant sur les acquis de l’avant et après Constitution de 2011 et en se penchant sur les aspects négatifs qui ont bridé le processus démocratique au Maroc ».
Légitimité démocratique « en péril »
Pour le nouvel homme fort de l’Istiqlal qui appelle à un « nouveau pacte politique », le dernier remaniement ministériel n’a pas été à la hauteur des attentes. « C’est un ajustement technique qui n’a aucune identité politique et qui met en péril la légitimité démocratique », insiste-t-il, tout en rappelant la revendication de l’Istiqlal de soumettre un programme gouvernement révisé au vote de confiance du Parlement. La loi de Finances 2020 ne trouve pas non plus grâce à ses yeux. Pour lui, il s’agit d’un budget insuffisant pour répondre aux énormes aspirations des citoyens sur les plans économique et social.
Troisième force politique avec 68 députés, l’Istiqlal cherche à se reconstruire sous l’égide de Nizar Baraka qui en a pris les commandes en 2017. Depuis, la formation politique use de tous les instruments institutionnels pour exister dans l’opposition. Ce durcissement de discours, selon les observateurs, illustre la volonté du plus vieux parti du royaume de se positionner comme une alternative en 2021. Surtout qu’il estime que la conjoncture lui est favorable avec l’affaiblissement du PJD, l’émiettement de l’USFP et la sortie du PPS du gouvernement.