Politique

Maroc : bientôt une fondation Abderrahmane Youssoufi

L’USFP prépare la création d’une Fondation Abderrahmane Youssoufi. Le but : honorer l’œuvre de l’ancien Premier ministre de Hassan II et ex-premier secrétaire du parti.

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Par - envoyé spécial à Rabat
Mis à jour le 31 octobre 2019 à 17:05

Abderrahmane Youssoufi, chef du premier gouvernement d’alternance marocain (1998-2002). © YouTube/Medi1TV

Abderrahmane Youssoufi, 95 ans, deviendra président d’honneur de la structure, qui devrait bientôt ouvrir ses portes dans les anciens locaux de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), à Rabat. Le public pourra y visiter un petit espace muséal autour d’objets ayant appartenu au chef du premier gouvernement d’alternance (1998-2002) : médailles, livres…

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L’institution aura aussi pour mission d’organiser des événements, comme des débats ou des colloques. Cette initiative n’est pas sans rappeler le modèle de la Fondation Abderrahim Bouabid – du nom d’une autre personnalité marquante de la gauche, premier secrétaire de l’USFP de 1975 à 1992 – , actuellement dirigée par un ancien dirigeant de la formation, l’intellectuel Mohamed Achaari.

Continuer de peser dans les débats

La gauche a longtemps été l’un des meneurs du débat intellectuel au Maroc, avant d’être marginalisée par des penseurs issus d’autres écoles, qu’elles soient islamistes, libérales ou amazighes. Les structures de type think tanks sont donc un bon moyen pour continuer à peser en dehors du Parlement.

C’est le cas par exemple du Centre d’études et de recherches Aziz Belal, du nom d’un ancien économiste communiste, proche du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et qui s’intéresse aux questions économiques et financières, ou du Centre de recherche Mohamed Bensaïd Aït Idder, du nom du leader nationaliste et de la gauche radicale – toujours en vie – proche du Parti socialiste unifié (PSU), qui a notamment fait parler de lui ces dernières années en s’invitant de manière audacieuse dans le débat sur le Sahara.

Source d’inspiration

À l’USFP, on refuse de voir dans la création de cette fondation un acte de nostalgie, alors que les scores du parti s’amenuisent d’élections en élections (même si elle préside la Chambre des représentants, la formation n’y compte plus que 20 élus). Ses cadres sont clairs : sa longue histoire présente toujours un certain attrait.

« Youssoufi incarne deux choses : la fidélité à des idéaux, et la capacité au compromis pour faire avancer la nation », confie à Jeune Afrique une source socialiste, certaine que même les plus jeunes peuvent trouver de l’inspiration dans le parcours du vieux sage.

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L’histoire politique marocaine continue en effet de passionner : la parution des Mémoires de Youssoufi, en 2018, a fait l’objet d’une importante couverture dans la presse. Un autre leader socialiste, Mohamed El Yazghi, ancien ministre, a lui aussi publié ses souvenirs la même année, ainsi que Mohamed Bensaïd Aït Idder.