Centrafrique : à Sotchi, Faustin-Archange Touadéra demande des « armes lourdes » à Vladimir Poutine

Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a demandé mercredi à son homologue russe Vladimir Poutine de renforcer l’aide militaire russe à la Centrafrique, réclamant notamment des livraisons d’« armes plus lourdes ».

Vladimir Poutine et Faustin-Archange Touadéra, lors du sommet de Sotchi en Russie, le 23 octobre 2019. © Sergei Fadeyechev/AP/SIPA

Vladimir Poutine et Faustin-Archange Touadéra, lors du sommet de Sotchi en Russie, le 23 octobre 2019. © Sergei Fadeyechev/AP/SIPA

Publié le 23 octobre 2019 Lecture : 2 minutes.

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Au sud du Sahara et au Maghreb, Vladimir Poutine veut voir son pays jouer un rôle de premier plan, comme au temps de la guerre froide. Alors que s’ouvre, le 22 octobre, le grand sommet du Sotchi, quels sont les motifs, avoués ou non, de sa stratégie ? De quels hommes et de quels moyens dispose-t-il pour la mettre en œuvre ?

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« La Russie fournit une aide énorme à la Centrafrique », a assuré Faustin-Archange Touadéra, lors d’une rencontre avec Vladimir Poutine dans le cadre du premier sommet Russie-Afrique à Sotchi. Les Russes, qui assurent notamment la formation des militaires et des gendarmes centrafricains et aident le pays à moderniser ses forces armées, ont récemment livré une « deuxième tranche d’armes » à la Centrafrique, en lui permettant ainsi de couvrir « tous ses besoins en armes légères », selon le président centrafricain. « Mais des armes plus lourdes sont nécessaires pour créer des forces efficaces », a-t-il estimé.

« Nous croyons que les partenaires russes nous livreront aussi des moyens létaux (…), des véhicules de combat, des mortiers et d’autres (pièces) d’artillerie nous permettant de faire monter en puissance nos forces de défense et de sécurité », a affirmé le président centrafricain.

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Assouplissement de l’embargo

Depuis le début d’une guerre civile en 2013 en Centrafrique, l’embargo sur les armes était total pour le pays même s’il a bénéficié depuis 2017 de quelques exemptions accordées par l’ONU, notamment à la Russie et à la France, pour équiper des unités de l’armée centrafricaine en voie de reconstitution.

Le 14 septembre, l’embargo a été nettement assoupli, le Conseil de sécurité des Nations unies ayant voté à l’unanimité pour autoriser à nouveau la livraison d’armes d’un calibre inférieur ou égal à 14,5 mm aux forces centrafricaines.

Selon Faustin-Archange Touadéra, les groupes armés actifs en Centrafrique « reçoivent des armes lourdes illégalement, en contournant l’embargo ». « C’est pourquoi nous ne pouvons pas reprendre le contrôle sur l’ensemble du territoire du pays », a-t-il déploré, en demandant « l’intervention » de la Russie pour que l’embargo de l’ONU soit levé.

Bangui, « partenaire prometteur » de Moscou

Pour sa part, Vladimir Poutine a qualifié la Centrafrique de « partenaire prometteur ». La Centrafrique, l’un des pays les plus pauvres du continent, est ravagé par une guerre civile depuis que la Séléka, une coalition de groupes armés, a renversé le régime du président François Bozizé en 2013.

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Le 6 février 2019, le gouvernement et 14 groupes armés ont signé un accord de paix, censé mettre un terme aux combats opposant les rebelles aux forces loyalistes mais aussi entre ces groupes armés rivaux, qui contrôlent 70% du territoire.

Les deux dirigeants ont également évoqué l’enquête en cours sur le meurtre de trois journalistes russes – le reporter de guerre Orkhan Djemal, le documentariste Alexandre Rastorgouïev et le caméraman Kirill Radtchenko – en Centrafrique en juillet 2018, a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes. Selon ce dernier, les deux chefs d’État ont affirmé l’ »engagement des deux pays à poursuivre l’enquête afin de trouver les coupables ». Selon une enquête de MBK Media, une organisation de l’ex-oligarque en exil Mikhaïl Khodorkovski, les trois journalistes assassinés enquêtaient sur la présence de mercenaires russes en Centrafrique.

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