RDC : le parti de Joseph Kabila met le cap sur 2023, et vise la reconquête de la présidence

L’heure du retour sur la scène politique a sonné pour l’ancien président Joseph Kabila. C’est ce qu’a annoncé mercredi celui qui fut son dauphin désigné pour la présidentielle de décembre dernier, Emmanuel Ramazani Shadary, en marge d’une rencontre qui a rassemblé les principaux cadres du parti de l’ancien président congolais à Lubumbashi.

Lors de la rencontre du PPRD à Lubumbashi, le 22 octobre 2019. © DR / Copie d’écran Twitter PPRD

Lors de la rencontre du PPRD à Lubumbashi, le 22 octobre 2019. © DR / Copie d’écran Twitter PPRD

Publié le 22 octobre 2019 Lecture : 2 minutes.

« La plus ultime de notre ambition, c’est celle de remporter en tant que formation politique une victoire sans appel à la prochaine élection présidentielle ». Emmanuel Ramazani Shadary a été on ne peut plus clair, en ouvrant la rencontre des cadres du parti de l’ancien président congolais, qui se tient depuis ce mercredi matin à Lubumbashi, bastion de l’ancien parti présidentiel dans la province du Haut-Katanga. Il a en outre annoncé que Joseph Kabila « a décidé de faire sa rentrée politique dans les tout prochains jours ».

Réunions de caciques

C’est devant un parterre de quelque 250 caciques de l’ancien parti présidentiel qu’a pris la parole le secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), dauphin désigné par Joseph Kabila pour la présidentielle de décembre dernier, lors de laquelle il s’est incliné face à Félix Tshisekedi et Martin Fayulu, arrivé deuxième selon les résultats de la Commission électorale nationale indépendante.

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Dans l’assemblée, notamment, Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale, Néhémie Mwilanya, coordinateur du Front commun pour le Congo (FCC, plateforme dont le PPRD est la principale composante), Henri Mova Sakani, ancien ministre de l’Intérieur, Évariste Boshab, ex-ministre de l’Intérieur, Léonard She Okitundu ancien vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, ou encore Kalev Mutond, ancien administrateur général de l’Agence nationale des renseignements.

Stratégie de reconquête

Face à eux, Emmanuel Ramazani Shadary s’est également employé à asseoir son leadership sur le parti, se félicitant d’une part des succès électoraux rencontrés depuis décembre, et fixant le cap pour les mois à venir.

De fait, le parti de Joseph Kabila contrôle la quasi-totalité des institutions de la République. Des lieutenants de l’ancien président dirigent l’Assemblée nationale, le Sénat ou encore la primature. « Le parti va se déployer à travers le pays pour redynamiser toutes ses représentations en vue des élections à venir, et en particulier la présidentielle de 2023 », a-t-il précisé à Jeune Afrique.

L’ancien dauphin de Kabila s’est également employé à minimiser l’impact de l’action du chef de l’État élu en décembre dernier. À en croire Emmanuel Ramazani Shadary, le nouvel exécutif ne ferait que « poursuivre les œuvres de refondation du pays entamées par Joseph Kabila ».

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Et si le PPRD forme une coalition gouvernementale avec Cap pour le Changement, de Félix Tshisekedi, Shadary assure que la gratuité de l’enseignement – l’une des mesures phares mise en avant par le président congolais – « c’est notre programme, le programme de Joseph Kabila. La gratuité de l’enseignement est reconnue dans la constitution. Et la constitution a été promulguée par Joseph Kabila ».

Dans les rangs de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti de Félix Tshisekedi, on fait mine, pour le moment, de ne pas s’offusquer. « Il s’agit des objectifs classiques de tout parti politique : conquérir le pouvoir. Il n’y a rien de surprenant à cela », lâche à Jeune Afrique l’un des dirigeants du parti présidentiel, qui a cependant requis l’anonymat. L’alliance avec le parti de l’ancien président est en effet source de profondes dissensions internes, notamment sous la pression d’une partie de la base militante du parti fondé par Étienne Tshisekedi.

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