RDC : entre les gouverneurs et le ministre de l’Intérieur, rien ne va plus

Alors que les élections urbaines et locales se font attendre, les gouverneurs ont nommé des maires et bourgmestres à titre provisoire pour « assurer la continuité des services publics de l’État ». Et ont refusé d’obéir au ministre de l’Intérieur, qui leur demandait d’abroger ces désignations.

Gilbert Kankonde, vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur congolais. © DR / Copie d’écran Facebook.

Gilbert Kankonde, vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur congolais. © DR / Copie d’écran Facebook.

Publié le 21 octobre 2019 Lecture : 4 minutes.

Le torchon brûle entre Gilbert Kankonde, ministre de l’Intérieur et vice-Premier ministre, et les gouverneurs de province. Et si le débats porte sur des questions administratives et de périmètres de compétences, son âpreté est aussi le symptôme d’une fracture plus profonde entre ces gouverneurs, dont la majorité est issue des rangs du Front commun pour le Congo (FCC), de Joseph Kabila, et le ministre de l’Intérieur, soutien inconditionnel de la famille Tshisekedi, qui fut notamment secrétaire national aux relations extérieures de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), de Félix Tshisekedi, avant de prendre son portefeuille ministériel.

Et le bras de fer est d’autant plus tendu qu’il se livre alors qu’en l’absence d’un calendrier précis, le doute commence à planer sur la tenue effective des élections locales, fixées au 25 janvier 2020 pour les élections des maires et maires adjoints.

Mi-septembre, le ministre a exigé des gouverneurs qu’ils annulent l’intégralité de leurs décisions portant sur les mouvements de personnels au sein de leur administration territoriale respective. Il leur a, en particulier, demandé de suspendre de leurs fonctions les commissaires provinciaux. Un poste qui, selon Gérard Kankonde, est « non réglementaire », « superfétatoire » et « à supprimer ».

Début octobre, le ministre a de nouveau pris la plume pour demander, cette fois, le report sine die des nominations à titre intérimaire des maires, bourgmestres, chefs de secteurs et administrateurs du territoire. En face, les gouverneurs ont tout simplement refusé d’obtempéré et, réunis au sein d’un collectif informel, sont même montés au créneau pour critiquer la pertinence des décisions du ministre.

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