Crises dans le Golfe : entre les Émirats et l’Arabie saoudite, une alliance de raison
Au nom d’une vision commune de la sécurité et de la stabilité, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis n’envisagent plus l’avenir l’un sans l’autre. Les récents événements régionaux, de l’Iran au Yémen, ont mis leur alliance à l’épreuve. Mais au plus haut sommet des deux États, on semble bien déterminé à garder le cap.
Sur les bus, les panneaux d’autoroutes, les taxis… Ces dernières semaines, à Abou Dhabi, les deux sabres croisés surmontés d’un palmier, emblème de l’Arabie saoudite, étaient partout. Le 23 septembre, le royaume fêtait son 89e anniversaire. L’occasion de rappeler à la population les liens étroits qui unissent désormais les Émirats arabes unis à leur imposant voisin.
Sur les réseaux sociaux, Mohammed Ben Zayed, le prince héritier d’Abou Dhabi, s’était d’ailleurs fendu d’un communiqué sans équivoque : « Notre partenariat stratégique est profond. Nous nous serrons les coudes pour maintenir la sécurité et la stabilité dans la région, et faire face aux menaces qui nous entourent. »
Pas question de plaisanter, ici, avec la sacro-sainte alliance. Le sujet est ultra-sensible, au point qu’il a probablement inspiré l’annonce, début septembre, d’« une surveillance accrue des réseaux sociaux et des restrictions pour lutter contre ceux qui ternissent la réputation du pays ».
Quelques personnalités nationales très actives sur Twitter s’étaient en effet permis de critiquer les choix saoudiens au Yémen, dans des termes perçus comme insultants par Riyad. C’est que l’été a été chaud sur le front de l’alliance entre Émiratis et Saoudiens au Yémen. D’autant plus chaud que le dossier est inextricablement lié à celui de l’Iran, qui soutient les rebelles Houtis en fournissant missiles et drones.
Réduction du contingent émirati au Yémen
Flash-back. Début juillet, un coup de tonnerre retentit dans le ciel bleu azur du Golfe. Les Émirats annoncent qu’ils réduisent leur contingent au Yémen, où ils luttent depuis 2015 aux côtés de l’Arabie saoudite pour chasser les Houtis et rétablir au pouvoir le gouvernement en exil de Mansour Hadi.
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles
Les plus lus
- Le Niger rompt sa coopération militaire avec les États-Unis
- Les piliers d’Alain Ebobissé, bâtisseur de projets made in Africa pour Africa50
- Ali Bongo évincé du PDG : quand le parti renie celui qu’il a adoré
- Cinq intellectuels africains qui bousculent le prêt-à-penser
- Ni Chine, ni Russie : les investisseurs préférés de l’Afrique viennent d’Europe, affirme une étude