Yadh Ben Achour, professeur de droit constitutionnel, est l’une des autorités morales les plus incontestées en Tunisie. Il est l’un des bâtisseurs du cadre institutionnel depuis 2011. Et fut aussi l’un des professeurs de Kaïs Saïed au milieu des années 1970.
Les deux hommes n’entretiennent pas de relations particulières depuis, mais se sont côtoyés plus tard à l’université où Saïed était assistant. Présenté comme un partisan de ce dernier, Yadh Ben Achour assure à Jeune Afrique que ses propos ont été mal compris. Il aurait ainsi déclaré à la presse être content du résultat d’Abdelkrim Zbidi au premier tour – le candidat qu’il soutenait officiellement. Ses propos ont été attribués, à tort nous dit-il, à Kaïs Saïed.
Appel à clarifier ses positions
S’il estime le candidat inattaquable sur son honnêteté, Yadh Ben Achour émet toutefois des réserves sur ses bases. Il l’appelle d’ailleurs à clarifier sa position concernant des slogans ambigus, relatifs à la religion, diffusés sur la page officielle de ses partisans. Et l’exhorte également à se prononcer sur la détention de son rival Nabil Karoui, au nom de l’égalité entre candidats. Sur ce point, Kaïs Saïed répond à Jeune Afrique : « C’est une situation inédite, ce n’est pas mon affaire mais celle de la justice, qui joue pleinement son rôle. »