Algérie : Gaïd Salah veut fixer la date de la présidentielle avant le 15 septembre

La date de la présidentielle devant permettre d’élire en Algérie un successeur à Abdelaziz Bouteflika doit être annoncée le 15 septembre, a réclamé lundi le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, actuel homme fort du pays.

Le général Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée. © XINHUA/ZUMA/REA

Le général Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée. © XINHUA/ZUMA/REA

Publié le 2 septembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Au regard de la loi, selon laquelle le « corps électoral est convoqué par décret présidentiel 90 jours avant la date du scrutin », ce dernier interviendrait à la mi-décembre. Une première présidentielle, convoquée le 4 juillet, n’a pu être organisée faute de candidats.

« Il est opportun de convoquer le corps électoral le 15 du mois de septembre courant et que les élections puissent se tenir dans les délais fixés par la loi », a affirmé le général Ahmed Gaïd Salah, dans ce qui ressemble à une instruction donnée au président par intérim Abdelkader Bensalah, constitutionnellement chargé de la convocation du scrutin.

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Révision partielle de la loi électorale

Dans un discours prononcé sur le terrain et publié par le ministère de la Défense, le général Gaïd Salah a également indiqué que ce scrutin serait précédé par « la révision de quelques textes de la loi électorale ».

Mais il a exclu toute « révision totale et profonde qui toucherait tous les textes », sans autre détail, alors qu’une partie du mouvement inédit de contestation en Algérie, le « Hirak », réclame un changement de constitution préalablement à une présidentielle.

Le général Gaïd Salah a salué « les efforts fournis par l’Instance nationale de la médiation et du dialogue », chargée par le président Bensalah de proposer, après consultations, les modalités d’organisation de la présidentielle censée en garantir la sincérité. Mais il n’a pas précisé comment les conclusions de cette instance, qui n’a pas terminé son travail, pourraient être mises en oeuvre dans un délai aussi court.

Lundi, le coordinateur de cette instance, l’ex-président de la Chambre basse Karim Younes, a parallèlement annoncé la présentation dans les prochains jours de « deux propositions » pour réviser la loi électorale et mettre sur pied la structure chargée de l’organisation et la surveillance du scrutin, a rapporté l’agence officielle APS, sans autre détail.

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« Karim Younes a indiqué que ces deux propositions constituaient la conclusion de l’ensemble des propositions formulées par les partis politiques, les personnalités et représentants de la société civile reçus par l’Instance », a poursuivi APS.

« Conspiration »

Le chef d’état-major de l’armée a par ailleurs adressé une sévère mise en garde contre ceux qui s’opposent à la tenue de la présidentielle et à l’actuel pouvoir, dénonçant la « conspiration de certains partis contre la Patrie et le Peuple ».

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Ils « n’ont d’autre souci que la critique et le dénigrement », a asséné le général en les sommant de « cesser de mettre des obstacles sur le chemin des hommes loyaux qui apportent des initiatives pour faire sortir le pays de la crise ».

« Au sein de l’Armée (…), nous ne tolérerons aucune tentative d’entrave au travail des institutions de l’Etat et (…) ferons face avec rigueur à ces manœuvres », a-t-il poursuivi.

L’annulation de la présidentielle initialement prévue le 4 juillet a plongé le pays dans une crise constitutionnelle, le mandat de 90 jours du chef de l’Etat par intérim ayant expiré début juillet. M. Bensalah a annoncé qu’il resterait en fonctions jusqu’à l’élection d’un nouveau président.

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