Mali : « La Minusma est consciente que la réponse ne peut pas être uniquement sécuritaire »

Alors que les critiques se font de plus en plus virulentes sur l’échec de la stratégie du « tout-sécuritaire » dans la résolution de la crise au Mali, Loubna Benhayoune, en charge du programme « Stabilisation et Relèvement », assure que la mission onusienne fait des efforts sur le front de la stabilisation, mais également que « dans un contexte de guerre asymétrique » la sécurité est un préalable.

Une délégation de la Minusma Kidal avec Loubna Benhayoune à Takalout le 22 novembre 2018. © Minusma

Une délégation de la Minusma Kidal avec Loubna Benhayoune à Takalout le 22 novembre 2018. © Minusma

Aïssatou Diallo.

Publié le 5 août 2019 Lecture : 6 minutes.

Si la stratégie de la communauté internationale au Mali est souvent accusée de se concentrer uniquement sur l’aspect sécuritaire, la Minusma ne se cantonne en fait pas aux seules actions militaires et à la sécurisation. Depuis sa mise en place, la mission onusienne compte une division « Stabilisation et Relèvement », intégrée au bureau de Mbaranga Gasarabwe, la représentante spéciale adjointe au Secrétaire général.

L’objectif de ce département ? Mobiliser et gérer les ressources pour assurer le financement de projets pour la paix et la sécurité. Ancienne cheffe du bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (UNOCHA) dans le Sud-Kivu en RDC de 2009 à 2012, puis en Mauritanie de 2012 à 2014, Loubna Benhayoune, est à la tête de cette division de la Minusma.

Loubna Benhayoune, directrice de la section stabilisation et relèvement de la Minusma. © Minusma

Loubna Benhayoune, directrice de la section stabilisation et relèvement de la Minusma. © Minusma

Jeune Afrique : Combien la Minusma alloue-t-elle à ses projets au profit des populations ?

Loubna Benhayoune : Nous gérons trois mécanismes de financement. Le premier est le financement, à travers ce que nous appelons « projets à impact rapide », dont le budget annuel est de 4 millions de dollars. Depuis le début de la mission, nous avons eu un budget total d’à peu près 20 millions. Cela a permis de réaliser 525 projets.

Le deuxième mécanisme, qui est extra-budgétaire, est le fond fiduciaire pour la paix et la sécurité au Mali, qui est alimenté par les bailleurs présents au Mali. Il sert à financer des projets qui concernent les questions sécuritaires, de soutien aux institutions gouvernementales, sécuritaires et judiciaires. Sur ce plan, nous avons mobilisé environ 80 millions de dollars depuis le début de nos interventions.

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