Franc CFA : Euler Hermes « modérément optimiste » sur la stabilité de la monnaie unique

L’Uemoa jouit d’une meilleure intégration économique et d’une meilleure stabilité monétaire que la Cemac, avance la société d’assurance-crédit française Euler Hermes, qui se dit « modérément optimiste » sur la stabilité du Franc CFA dans ces deux zones.

Billets de francs CFA de l’Afrique centrale. © Vincent Fournier/JA

Billets de francs CFA de l’Afrique centrale. © Vincent Fournier/JA

Publié le 2 août 2019 Lecture : 2 minutes.

Stabilité monétaire et intégration économique : dans sa dernière étude publiée le 31 juillet 2019, le spécialiste français d’assurance-crédit Euler Hermes ausculte et compare les deux régions où le franc CFA est en circulation, à savoir l’Uemoa (l’Union économique et monétaire ouest-africaine) et la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale).

« En 2014, la chute du prix des matières premières a révélé quelques vulnérabilités du franc CFA. Malgré tout, cette monnaie n’est pas dans une situation aussi difficile qu’en 1994, lorsqu’elle avait été dévaluée de 50 % dans ses deux zones d’utilisation », note l’étude de l’assureur qui se dit « modérément optimiste », quant à la stabilité de la monnaie.

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Concernant l’Afrique centrale, l’assureur soutient que « la zone Cemac est sous-pression ». Selon l’étude, dans cette zone, la monnaie est surévaluée. La raison principale ? « Le recul des prix du pétrole », qui a conduit à une hausse de la dette publique des différents États et à la chute des réserves de change. Un éclatement de la Cemac ou une dévaluation du franc CFA dans les cinq années à venir reste en revanche peu probable, sauf si le prix du pétrole chute durablement à 30 dollars le baril, avance l’assureur.

Le commerce intra-régional trop peu développé

Concernant l’ouest du continent, l’étude semble bien plus optimiste. « La zone Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine) est sous contrôle », avance-t-elle. La dette publique « reste gérable », même si elle s’est accrue. Les auteurs notent aussi que le franc CFA n’y semble pas surévalué, et que les réserves de changes sont « adéquates ». Cependant, nuancent-ils, « les pays membres ne tirent pas profit au maximum de l’Union monétaire : les flux commerciaux intra-zone sont en dessous de leur potentiel pour cinq pays sur huit ».

Selon les estimations d’Euler Hermes, les échanges au sein de la Cemac pourraient atteindre 835 millions de dollars (755 millions d’euros), soit une perte de 218 millions de dollars. Ces économies sont encore trop tournées vers l’extérieur des frontières de leur zone par rapport à d’autres espaces économiques régionaux (UE, ASEAN…). Dans ce contexte, les États de l’Uemoa s’en sortent mieux.

Or, relève l’assureur, « un fort niveau de commerce intra-régional est un pré-requis pour établir une monnaie commune. Cela augmente la probabilité que les pays membres n’évoluent pas dans des directions différentes », ce qui pourrait provoquer l’éclatement de cette union monétaire. Ce paramètre constitue d’ailleurs un gage de réussite pour la Zleca, estiment les analystes, qui ajoutent que cette union est susceptible de favoriser les échanges entre pays de la même zone, mais aussi de l’Eco, la future monnaie commune aux pays d’Afrique de l’Ouest.

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Selon les observations d’Euler Hermes, les pays qui tendent à avoir un flux d’exportations intra-régionale faible sont les exportateurs de pétrole et de minerais. A contrario, les pays les plus impliqués dans les échanges intra-zone sont les exportateurs de denrées alimentaires, ce qui est le cas dans l’Uemoa, expliquant ainsi sa meilleure intégration régionale en comparaison de la Cemac.

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