Les policiers centrafricains ont manifesté mi-juillet devant le siège de la Primature – qui abrite aussi le ministère de la Sécurité publique – pour dénoncer l’attribution du marché de la fabrication des pièces d’identité nationale et certificats d’acte de naissance à l’entreprise libanaise Al Madina. Depuis 2013 et l’arrêt de la confection de ces documents, ils étaient les seuls habilités à délivrer un récépissé – signé par un commissaire – pouvant remplacer l’original dans les démarches administratives. D’une validité de trois mois, ce titre provisoire est monnayé 3 000 francs CFA.
Or, les montants acquittés dans les commissariats de police ne sont pas reversés à l’État, selon Henri Wanzet-Linguissara, le ministre de la Sécurité publique. « Ce sont les policiers qui encaissent les frais de cette pièce d’identité provisoire. Forcément, ils veulent que cette situation perdure, puisqu’ils en profitent bien », déclare-t-il à Jeune Afrique.
« Certaines personnes veulent récupérer cette affaire à des fins politiques, ajoute-t-il. L’État sait à qui, pourquoi et comment il décide de confier une mission à quelqu’un. Pour certains de ces policiers, le système de bancarisation des frais des démarches sera la fin de leur gagne-pain illicite. Et ils ne peuvent que ne pas être contents. »