Zlec, Libye, sécurité renforcée… ce qu’il faut retenir du sommet de l’Union africaine à Niamey

Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine se sont réunis les 7 et 8 juillet à Niamey pour un sommet principalement consacré à la Zone de libre-échange continentale (Zlec). Le point sur ce qu’il faut retenir.

Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine à Niamey pour le sommet de l’Union africaine. © Twitter officiel de l’Agence nationale pour l’organisation de la Conférence de l’Union africaine

Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine à Niamey pour le sommet de l’Union africaine. © Twitter officiel de l’Agence nationale pour l’organisation de la Conférence de l’Union africaine

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Publié le 9 juillet 2019 Lecture : 3 minutes.

Après la réunion des ministres des Affaires étrangères jeudi et vendredi, le sommet des chefs d’État s’est déroulé le dimanche 7 juillet. Trente-deux présidents ont fait le déplacement à Niamey. Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique), Paul Biya (Cameroun), George Weah (Liberia) ou encore Uhuru Kenyatta (Kenya) étaient notamment absents. Le Maroc et l’Algérie étaient représentés par leur ministre des Affaires étrangères, et l’Érythrée par son ambassadeur en Éthiopie.

• Sécurité maximale

Hantées par l’éventualité d’une attaque terroriste, les autorités nigériennes ont déployé un dispositif sécuritaire impressionnant. Près de 12 000 éléments des forces de sécurité ont été mis à contribution. Les abords du Palais des congrès, où se sont déroulés les travaux, étaient bouclés. La circulation sur les grands axes de la ville était interdite.

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• La Zlec lancée, mais effective en 2020

Ce sommet était consacré à la mise en œuvre de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale (Zlec). Il était surtout symbolique, la plupart des décisions ayant été négociées ces derniers mois. Les chefs d’État de l’UA ont ainsi officiellement lancé la première phase opérationnelle de la Zlec, qui a été signée par 54 pays et ratifiée par 27. Cinq instruments opérationnels ont été mis en place. Il a également été décidé que le secrétariat général siégera à Accra, au Ghana, et qu’il sera mis en place au plus tard le 31 mars 2020. La Zone de libre-échange ne sera réellement effective qu’au 1er juillet 2020. Sa mise en place sera progressive, certains pays ayant bénéficié d’ajustements.

Les listes finales des concessions tarifaires et les règles d’origine sur lesquelles les États ne se sont pas encore entendus (pêche, huiles comestibles, sucre, cuir, textiles et vêtements, machines et usines, véhicules à moteur) seront entérinées lors du prochain sommet en janvier. Certaines négociations comme sur la propriété intellectuelle ne s’achèveront qu’en décembre 2020.

• Un sommet au nouveau format

La plupart des chefs d’État ont quitté Niamey dimanche à l’issue des travaux à huis clos. En effet, l’UA inaugurait le lendemain le nouveau format de ses sommets de juillet, désormais uniquement consacrés à l’intégration régionale. Baptisé « sommet de coordination », il a réuni les chefs d’État des cinq membres du bureau de l’UA (l’Égypte, l’Afrique du Sud, la RDC, le Niger et le Rwanda), mais aussi les chefs d’État à la tête des Communautés économiques régionales, ainsi que le président du Nepad.

Lors de cette réunion, l’évolution du processus d’intégration a été évaluée pour chacune des Communautés économiques régionales. L’UA a dénoncé le « manque de volonté » de certains États « réticents à céder leur souveraineté ».

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• Libye : une commission d’enquête bientôt dépêchée

La dossier libyen a été l’objet d’une réunion du Conseil paix et sécurité (CPS) et d’une rencontre du comité de haut niveau de l’UA, composé de dix pays et présidé par Denis Sassou Nguesso. Rencontre à laquelle l’Égyptien Abdel Fattah al-Sissi, soutien affiché du maréchal Khalifa Haftar, n’a pas souhaité prendre part, préférant envoyer son ministre des Affaires étrangères.

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Tendue, la réunion a accouché d’un communiqué reprenant dans les grandes lignes celui du CPS et appelant à l’arrêt des hostilités. Le 2 juillet, le bombardement d’un camp de détention de migrants Tajoura, une banlieue de Tripoli, avait fait au moins 53 morts dont six enfants, selon l’ONU. L’UA doit prochainement dépêcher une commission d’enquête sur place.

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