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Le président tunisien Béji Caïd Essebsi, décédé jeudi 25 juillet 2019 à Tunis. © Facebook.com/Presidence.tn

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Béji Caïd Essebsi, un destin tunisien

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Tunisie : le président Béji Caïd Essebsi signe le décret de convocation du corps électoral

Le chef de l’État Béji Caïd Essebsi a promulgué vendredi le décret de convocation du corps électoral pour les scrutins législatif et présidentiel de l’automne. Le calendrier des élections sera donc respecté. Le texte sur la prolongation de l’état d’urgence a également été ratifié.

Mis à jour le 12 novembre 2019 à 15:50

L’ex-président tunisien Béji Caïd Essebsi, en juillet 2019. © Facebook/Présidence Tunisie

L’hospitalisation du chef de l’État tunisien avait laissé planer le doute, mais les élections législatives et présidentielle auront donc bien lieu, comme prévu, les 6 octobre et 17 novembre prochains. Béji Caïd Essebsi (BCE) a en effet signé, vendredi 5 juillet, le décret présidentiel convoquant le corps électoral pour ces deux scrutins, peu de temps avant la date butoir du 6 juillet.

66160057_2508135112577864_3373301407728795648_n © Les décrets signés, issus de la page Facebook de la présidence de Carthage

66160057_2508135112577864_3373301407728795648_n © Les décrets signés, issus de la page Facebook de la présidence de Carthage

L’annonce a été faite sur le compte Facebook de la porte-parole de la présidence, Saïda Garrach, suivie quelques minutes plus tard par la diffusion d’une vidéo d’une courte allocution présidentielle sur la page officielle de Carthage, dans laquelle il est fait référence au respect de l’ « expérience démocratique ».

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أمضى رئيس الجمهورية الباجي قايد السبسي يوم الجمعة 05 جويلية 2019 الأمر الرئاسي المتعلق بدعوة الناخبين للانتخابات التشريعية والرئاسية لسنة 2019© Présidence Tunisie رئاسة الجمهورية التونسية

Publiée par ‎Présidence Tunisie رئاسة الجمهورية التونسية‎ sur Vendredi 5 juillet 2019

Le calendrier constitutionnel sera donc maintenu, au grand soulagement de la société civile, qui s’inquiétait que le président ne soit pas en mesure de respecter ces délais.

À Lire Tunisie : une campagne de la société civile s’inquiète de l’aptitude du président Essebsi à diriger le pays

Également en attente de signature et désormais validée, la prolongation de l’état d’urgence permettra aux militaires de rester déployés dans les rues du pays. En cas de retard, ils auraient effectivement dû regagner leurs casernes. La publication de ces textes au Journal officiel de la République de Tunisie (JORT) doit encore suivre avant la date butoir.

Le président pourrait aussi être amené à se prononcer prochainement sur le Code électoral, dont la version amendée a été adoptée dans la controverse. Pour l’instant, l’Instance provisoire chargée du contrôle de la constitutionnalité des projets de loi (IPCCPL) n’a pas encore statué sur le recours déposé par 51 députés à ce sujet.

Une apparition qui rassure

C’est la première séquence vidéo permettant d’attester de l’état de santé de Béji Caïd Essebsi. Sa déclaration permet aussi de corroborer la date de sa publication. Le président y fait en effet référence aux messages de soutien de ses homologues reçus depuis sa maladie, et évoque son bilan de santé « positif », bien qu’il ait l’air encore affaibli.

مغادرة رئيس الجمهورية الباجي قايد السبسي المستشفى العسكري عشية الاثنين 01 جويلية 2019 رفقة طبيبه الخاص معز بالخوجة وأمير اللواء طبيب مصطفى الفرجاني المدير العام للصحة العسكرية وبقية الفريق الطبي.

Publiée par ‎Présidence Tunisie رئاسة الجمهورية التونسية‎ sur Lundi 1 juillet 2019

Depuis sa sortie de l’hôpital militaire de Tunis, lundi 1er juillet, seule une photo du chef de l’État entouré de personnel soignant avait été publiée par la présidence. Il s’était, entre-temps, officiellement entretenu par téléphone avec le ministre de la Défense nationale, Abdelkarim Zbidi, et le président de l’Assemblée, Mohamed Ennaceur. Aucune vidéo ni enregistrement sonore n’avait toutefois été diffusés, et les plus folles rumeurs courraient, certains Tunisiens envisageant même un scénario « à la Bouteflika ».

Béji Caïd Essebsi avait été hospitalisé en urgence jeudi 27 juin, le jour même où un double attentat frappait Tunis. Son conseiller Firas Guefrech avait décrit son état comme critique, avant de déclarer qu’il s’était stabilisé, assurant à Jeune Afrique qu’il n’était pas dans le coma. Son fils, Hafedh Caïd Essebsi, le décrivait le week-end dernier comme « hors de danger ».