Ali Haddad, président déchu du Forum des chefs d’entreprise (FCE) algérien, avait été arrêté le 30 mars dernier dans un poste frontalier à l’est du pays en possession de deux passeports en cours de validité, un délit puni par la loi algérienne. Il avait également en sa possession de 4 550 euros, 100 dollars et 410 000 dinars (environ 3 000 euros) en liquide.
Le juge a ordonné la confiscation des deux passeports ainsi que de la somme d’argent saisie. Le procureur avait requis début juin une peine de 18 mois de prison ferme et 100 000 dinars algériens d’amende. Hassan Boualem, chef du service de biométrie qui a délivré le second passeport à Ali Haddad, a quant à lui été condamné à deux mois de prison avec sursis.
Zoukh et Ouyahia impliqués
Des dossiers qui pourraient alourdir ces peines ont également été ouverts à l’encontre du patron d’ETRHB. Au moment où le verdict contre l’homme d’affaires a été rendu au tribunal de Bir Mourad Raïs (Alger), l’ancien wali (préfet) de la capitale, Abdelkader Zoukh, était entendu à la Cour suprême. Soupçonné d’avoir attribué des assiettes foncières de façon illégale à Ali Haddad, il a été placé sous contrôle judiciaire.
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L’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia a été placé en détention provisoire jeudi dernier. Il est poursuivi dans des affaires également liées à Ali Haddad pour « trafic d’influence », « dilapidation de deniers publics » et «abus de pouvoir volontaire à l’effet d’accorder d’indus privilèges en violation des lois et réglementations » présumés.
Chef de la principale organisation patronale algérienne de 2014 à mars 2019, Ali Haddad, 54 ans, a longtemps été un soutien du président déchu Abdelaziz Bouteflika. Pour la majorité de l’opinion publique en Algérie, le patron de l’ETRHB a profité de sa proximité avec Saïd Bouteflika, le frère de l’ancien chef de l’État, pour étendre son influence.