Rio Tinto a annoncé dans un communiqué ce mardi 30 juillet qu’il vendait ses mines de charbon, au Mozambique. Il s’agit de la mine de Benga et d’autres projets dans la province de Tete. Acquis en 2011 à travers le rachat du groupe australien Riversdale pour 4 milliards de dollars, ces actifs se sont révélés inexploitables à cause de problèmes miniers, logistiques et sécuritaires.
Difficultés
Les estimations de la quantité de charbon contenu dans ses mines de Tete ont notamment été revues à la baisse, rappelle l’agence AFP. À cela se sont ajoutées les difficultés d’acheminement du charbon jusqu’aux ports de l’océan Indien situés à plus de 600 kilomètres. L’option du transfert par barge sur le fleuve Zambèze n’a pas reçu l’aval du gouvernement mozambicain pour des raisons environnementales.
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Enfin, Rio Tinto avait été contraint « d’évacuer les familles de ses employés étrangers fin 2013 après des enlèvements à Maputo, et sur fond d’affrontements sporadiques entre les forces gouvernementales et la rébellion de la Renamo, qui ont menacé la voie ferrée », conclut l’agence de presse.
Ambitions mozambicaines
Cette acquisition malheureuse a contraint le groupe minier à passer en janvier 2013 une charge de 3 milliards de dollars pour la dépréciation de ses actifs mozambicains. Pire, ils sont cédés à la co-entreprise indienne International Coal Ventures Privates Limited (ICVL) pour 50 millions de dollars, soit bien moins que les 71 millions de dollars auxquels les estimait Rio Tinto, en mars dernier.
Cette vente marque la dernière étape de l’aventure malheureuse du groupe australien dans le charbon mozambicain. Elle constitue également un coup dur pour le pays qui ne cachait pas ses ambitions de devenir un exportateur majeur de charbon. À preuve : le géant brésilien Vale, concurrent de Rio Tinto, a également annoncé son intention de vendre ses parts dans les gisements de charbon du pays, notamment la mine de Moatize, rapporte Reuters.