Soudan : au moins 30 morts dans des manifestations violemment réprimées par l’armée

La dispersion par l’armée des manifestants réunis à Khartoum et dans d’autres villes du Soudan, pour réclamer le transfert du pouvoir aux civils, a fait plus de 30 morts, selon un bilan encore provisoire. Il s’agit de la plus grosse opération de répression engagée depuis la chute d’Omar el-Béchir.

Des manifestants dans la capitale soudanaise Khartoum, vendredi 12 avril 2019. © Anonymous/AP/SIPA

Des manifestants dans la capitale soudanaise Khartoum, vendredi 12 avril 2019. © Anonymous/AP/SIPA

Publié le 3 juin 2019 Lecture : 2 minutes.

Le bilan de l’assaut meurtrier mené lundi par les militaires contre les contestataires au Soudan s’alourdit : au moins 30 personnes ont été tuées, contre 13 auparavant, selon un bilan délivré par le Comité central des médecins soudanais, une organisation proche des opposants au Conseil militaire de transition, qui tient le pouvoir depuis la chute d’Omar el-Béchir. Des « centaines de blessés » ont également été recensés.

Alors que les manifestants étaient réunis dans la journée sur la place al Qiyadah (« du commandement »), le Conseil militaire avait lancé une opération de répression, la plus grosse engagée depuis la chute d’Omar el-Béchir.

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Selon les témoignages rapportés par des médias locaux et l’Association des professionnels soudanais (SPA), fer de lance du mouvement depuis ses prémisses, des barricades avaient été dressées par les manifestants, sans avoir pu résister à l’avancée des militaires, lourdement armés.

Arrêt de « tout contact politique »

« L’armée a envahi les rues entourant le sit-in, a utilisé des balles réelles, des gaz lacrymogènes et des matraques », a affirmé le SPA, qui a précisé que les tentes installées sur la place ont été incendiées. Des témoignages ont également fait état de tirs à balles réelles sur les manifestants, tandis que, sur les réseaux sociaux, des activistes proches du SPA ont relayé des images de personnes blessées.

« Ces événements prouvent les mensonges et la complicité de ce conseil de coup d’État avec les vestiges de l’ancien régime », a notamment réagi le SPA sur les réseaux sociaux, réaffirmant ses appels à « la  désobéissance civile ».

En conséquence de cette dispersion, le mouvement de contestation (ALC) a annoncé couper tout contact politique avec le Conseil militaire de transition au pouvoir. « Nous annonçons l’arrêt de tout contact politique et des négociations avec le Conseil putschiste », a indiqué l’ALC dans un communiqué, appelant à « la grève et la désobéissance civile totale et indéfinie à compter d’aujourd’hui ».

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« Nous n’avons pas dispersé le sit-in par la force », a déclaré, pour sa part, le porte-parole du Conseil militaire, le général Chamseddine Kabbashi, à la chaîne de télévision Sky News Arabia, basée aux Émirats arabes unis. « Les tentes sont là et les jeunes peuvent y circuler librement », a-t-il assuré.

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