RDC : Sylvestre Ilunga Ilunkamba nommé Premier ministre

Sylvestre Ilunga Ilunkamba a été nommé Premier ministre lundi 20 mai. Le nouveau chef de l’État, Félix Tshisekedi, et son prédécesseur, Joseph Kabila, dont le parti conserve la majorité au Parlement, auront mis près de quatre mois à s’entendre sur le nom du nouveau chef du gouvernement.

Le président Félix Tshisekedi et Sylvestre Ilunga Ilunkamba, nouveau Premier ministre de la RDC, le 20 mai 2019 à Kinshasa (image d’illustration). © DR / présidence de la République

Le président Félix Tshisekedi et Sylvestre Ilunga Ilunkamba, nouveau Premier ministre de la RDC, le 20 mai 2019 à Kinshasa (image d’illustration). © DR / présidence de la République

Publié le 20 mai 2019 Lecture : 3 minutes.

L’actualité s’est subitement accélérée en RDC ce lundi. Alors même que l’opposant Moïse Katumbi est rentré à Lubumbashi, après trois années d’exil, l’identité du nouveau Premier ministre a enfin été dévoilée à Kinshasa, quelques heures plus tard, quatre mois après l’investiture de Félix Tshisekedi. Sylvestre Ilunga Ilunkamba a été nommé Premier ministre au terme d’âpres négociations entre le nouveau chef de l’État et son prédécesseur.

Les deux hommes tentaient en vain de s’accorder sur le profil du nouveau chef du gouvernement, censé incarner le changement et la rupture voulus par le nouveau président congolais, ainsi que par la population et la communauté internationale.

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Si la primature revenait de droit au Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, majoritaire au Parlement, aucune des personnalités précédemment proposées par Joseph Kabila n’avait été acceptée par Félix Tshisekedi.

Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Premier ministre de RDC, lors de sa nomination le 20 mai 2019 à Kinshasa. © DR / présidence RDC

Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Premier ministre de RDC, lors de sa nomination le 20 mai 2019 à Kinshasa. © DR / présidence RDC

Je m’engage à mobiliser toutes les ressources nécessaires pour faire fonctionner la coalition au niveau du gouvernement

« Je considère ma nomination comme une lourde responsabilité, en ce moment crucial de l’histoire de notre pays, et je m’engage à mobiliser toutes les ressources nécessaires pour faire fonctionner la coalition au niveau du gouvernement et à contribuer à l’amélioration du niveau de vie des Congolais, dans la transparence et la bonne gouvernance », a déclaré Sylvestre Ilunga Ilunkamba en direct à la RTNC, juste après l’annonce de sa nomination.

Membre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), le parti de l’ex-président, Sylvestre Ilunga Ilunkamba est considéré par ses proches comme un pro-FCC-Cach, la coalition formée par Kabila et Tshisekedi.

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Sylvestre Ilunga Ilunkamba, dont le nom a finalement fait consensus, aurait notamment été soutenu par Me Nkulu Mitumba Kilombo, l’un des juges qui siège à la Cour constitutionnelle, un  pré carré de Joseph Kabila.

Un membre du PPRD

Originaire de l’ex-province du Katanga, le nouveau Premier ministre a occupé différents postes ministériels. Vice-ministre à l’Économie, à l’Industrie et au Commerce extérieur de 1981 à 1983, Sylvestre Ilunga Ilunkamba avait également été nommé vice-ministre du Plan puis du Portefeuille (1983-1984).

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Conseiller principal à la présidence de la République en matière économique et financière (1986 à 1987), puis ministre du Plan (1990) et ministre des Finances, il a été nommé en 2003 secrétaire exécutif du « Comité de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille ». Il avait alors notamment travaillé avec l’actuelle présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda Lioko, à l’époque ministre du Portefeuille.

Directeur général de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) depuis mars 2014, Sylvestre Ilunga Ilunkamba est également docteur en Sciences économiques appliquées depuis 1979 et dispense des cours, notamment à l’Université de Kinshasa. Il a ensuite été tour à tour directeur de cabinet du ministre du Plan puis directeur de la coopération et des relations internationales au rectorat de l’Université nationale de Zaïre (UNAZA), de 1980 à 1981.

Quatre mois de négociations

Félix Tshisekedi et Joseph Kabila ont opté pour une coalition gouvernementale au sein de laquelle le FCC de l’ancien président conserve la haute main sur de nombreux pans du pouvoir, du Parlement aux assemblées provinciales en passant par les gouverneurs de provinces et l’appareil sécuritaire.

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Joseph Kabila aura tenté, en vain, d’imposer Albert Yuma, le président du conseil d’administration de la Gécamines. Mais celui-ci a été récusé par le nouveau chef de l’État et par une grande partie de la communauté internationale, qui voyait en lui l’incarnation d’une continuité du système Kabila.

D’autres noms, comme celui du ministre sortant des Finances, Henri Yav Mulang, et de l’ancien conseiller en matière de sécurité de Joseph Kabila, Jean Mbuyu, ont été rejetés après des conflits internes au sein même du FCC. Modeste Bahati Lukwebo, actuelle « autorité morale » de l’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC, deuxième force politique au sein du FCC) et ministre du Plan du gouvernement sortant, revendiquait également la primature.

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