Mines : le président guinéen place la Soguipami sous sa tutelle directe

Mettant en avant « l’intérêt du peuple guinéen », le président Alpha Condé a décidé de prendre la tutelle de la société guinéenne du patrimoine minier (Soguipami), qui gère les participations nationales dans les différents projets extractifs.

La mine de Simandou, en Guinée (photo d’illustration). © Rio Tinto

La mine de Simandou, en Guinée (photo d’illustration). © Rio Tinto

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Publié le 30 avril 2019 Lecture : 2 minutes.

Le 20 avril, un décret signé par Alpha Condé a placé la société guinéenne du patrimoine minier (Soguipami), initialement sous la tutelle du ministère des Mines et de la Géologie, sous la tutelle directe du président de la République. Cette société anonyme, créée en 2012, est chargée de la gestion du portefeuille minier de l’État guinéen, qui détient notamment une participation de 49 % dans les activités de la Compagnie de bauxite de Guinée (CBG), de 10 % dans la société minière de Boké (SMB), ou encore de 15 % dans  les activités la mine de Suiguiri, exploitée par AngloGold Ashanti.

Cette décision « a pris tout le monde de court » confie à Jeune Afrique une source proche du ministère des Mines. Sans émettre de commentaires, d’autres sources proches du ministères des mines ne cachent pas leur incompréhension. Du côté de la SMB et de la CBG, contactées par Jeune Afrique, aucun responsable n’a souhaité s’exprimer sur l’affaire déclarant qu’une « décision présidentielle ne se commente pas ».

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Vers une meilleure protection de l’environnement ?

Dans une allocution au 6e Symposium sur les mines en Guinée, qui a lieu du 24 au 26 avril à l’hôtel Sheraton grand de Conakry, le président Alpha Condé a expliqué avoir pris cette décision « pour faire profiter la population guinéenne des rendements miniers » et a évoqué une nécessaire « protection de l’environnement ».

Jim Wormington, chercheur chez Human Rights Watch voit cette prise de contrôle de la présidence d’un bon œil « si et seulement si le président augmente de manière rigoureuse la surveillance sur les activités des compagnies minières pour mieux protéger les communautés des impacts négatifs de ces extractions ». En mars dernier, un collectif représentant 13 villages autour de la zone minière de Boké avait porté plainte pour dénoncer entre autres la « destruction de leurs environnements » par les compagnies minières.

>>> À LIRE : Guinée : un investissement chinois de 2,89 milliards de dollars dans l’exploitation de la bauxite

Pour l’heure, le sort de la Soguipami demeure flou. Alors que le décret annonce que « toutes les dispositions antérieures sont désormais abrogées et ne s’appliquent plus à ladite société minière », le président de la République doit préciser le nouveau fonctionnement du patrimoine national minier.

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