Mozambique : le bilan du cyclone Kenneth monte à 38 morts

Le bilan du passage du cyclone Kenneth qui a frappé l’extrême nord du Mozambique la semaine dernière s’est alourdi lundi à 38 morts, alors que la forte montée des eaux complique les efforts des secours pour venir en aide aux milliers de sinistrés.

À Pemba, dans le nord du Mozambique après le passage du cyclone Kenneth. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA

À Pemba, dans le nord du Mozambique après le passage du cyclone Kenneth. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA

Publié le 29 avril 2019 Lecture : 3 minutes.

Depuis plusieurs jours, la ville de Pemba, capitale de la province du Cabo Delgado, et ses environs sont noyés sous de fortes précipitations liées au cyclone qui ont inondé plusieurs de ses quartiers, coupé de nombreuses routes ou détruit des cultures.

Les secours ont profité lundi matin d’une brève accalmie pour faire décoller un avion à destination de l’île touristique d’Ibo, dont plus de 90% des habitations ont été détruites par Kenneth.

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« Nous avons réussi a affréter un vol avec du riz, des biscuits et d’autres provisions du Programme alimentaire mondial (PAM) », a déclaré un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), Saviano Abreu.

« Mais malheureusement les conditions météo changent très vite et ont menacé l’opération. Il pleut à nouveau et le second vol a été annulé », a-t-il ajouté.

Le cyclone Kenneth a touché jeudi la côte du Cabo Delgado avec des vents approchant les 300 km/h et de très fortes pluies, six semaines à peine après le passage dévastateur à un millier de kilomètres plus au sud du cyclone Idai.

Mi-mars, Idai avait touché de plein fouet la deuxième ville du pays Beira (centre), avant de continuer sa route au Zimbabwe. Le cyclone a provoqué la mort d’un millier de personnes et fait des centaines de milliers de sans-abri dans ces deux pays.

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Selon le nouveau bilan publié lundi par l’Institut mozambicain de gestion des situations d’urgence (INGC), Kenneth a fait à ce jour 38 morts, 39 blessés et détruit ou endommagé près de 35 000 habitations.

Les pluies persistantes provoquées par le cyclone constituent désormais la principale préoccupation.

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Sécurité alimentaire menacée

À Pemba, les rues du quartier pauvre de Piquite sont noyées depuis dimanche. « L’eau est entrée dans la maison jusque dans la cour », a témoigné un de ses habitants, Sumala Cabila.

« S’il continue à pleuvoir, on ne sait pas trop ce qu’on va bien pouvoir faire », a poursuivi le jeune homme de 23 ans dans sa véranda envahie par le sable et la boue. « Alors on va attendre et voir ce qui se passe… »

Les autorités locales ont réquisitionné des écoles, des églises et des gymnases pour accueillir jusqu’à 4.500 déplacés.

Selon les chiffres des autorités mozambicaines donnés aux ONG, 200 000 personnes sont menacées à Pemba.

Selon l’Ocha, des militaires brésiliens ont réussi à évacuer environ 350 personnes menacées par la montée des eaux dans les villages de Natite, Chiguaguare, Mieze, ainsi que dans les quartiers de Jozina Machel et de Paquitequete à Pemba.

Les prévisions météo ne sont guère optimistes pour les jours à venir puisqu’elles anticipent un niveau de précipitations deux fois supérieur à celui qui a accompagné le cyclone Idai.

En plus de compliquer la distribution de l’aide d’urgence, les inondations menacent la sécurité alimentaire de nombreux habitants de la région puisqu’elles ont recouvert et détruit plus de 30 000 hectares de cultures, selon l’INGC.

« Le cyclone Kenneth a frappé à la fin de la saison des pluies, quand le niveau des rivières est déjà haut, ce qui a augmenté le risque de débordements », a souligné l’Ocha. « Les besoins humanitaires du Mozambique n’en finissent pas d’augmenter, ce qui nécessite une réponse humanitaire d’ampleur. »

Avant de toucher le Mozambique, Kenneth a causé de gros dégâts sur l’archipel des Comores, où il a fait au moins trois morts et endommagé ou détruit 75.000 maisons.

Kenneth a aussi détruit près des deux-tiers des cultures vivrières dans ce pays pauvre de l’océan Indien. « Près de 80% de l’agriculture est sinistrée », a confié à l’AFP un haut fonctionnaire comorien.

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