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Législatives au Bénin sans l’opposition : les enjeux d’un scrutin inédit
C’est une histoire de première. Première élection sans opposition. Premier scrutin sans réseaux sociaux également. Ce dimanche 28 avril, les Béninois se sont réveillés sans pouvoir accéder à Facebook, WhatsApp ou Twitter depuis leurs téléphones portables.
« Pour le moment, je n’ai pas d’explication », a déclaré à Jeune Afrique le porte-parole de la présidence, Wilfried Houngbedji. Mais plusieurs sources proches du pouvoir interrogées samedi par JA avaient évoqué cette hypothèse.
#Bénin: @netblocks confirme la coupure d’accès aux réseaux sociaux le jour des législatives.
— Francois Patuel (@FrancoisPatuel) April 28, 2019
Violation flagrante du droit à la liberté d’expression 1 jour d’élection!
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Contre la censure, utilisez 1 VPN pic.twitter.com/oRjYNAXtvl
Faible affluence à Cotonou
Les bureaux de vote ont ouvert à 7h00 (6hGMT) et fermeront à 16h00 (15hGMT). À Cotonou, l’affluence était très faible en milieu de matinée. « Les gens viennent au compte-gouttes. Ça n’a rien à voir avec les précédentes élections », confie un observateur électoral.
Le chef de l’État, Patrice Talon, a voté à 8h00 dans son bureau de vote du quartier Zongo, non loin de son domicile de Cotonou. Il n’a pas fait de déclaration.
Les deux seuls partis en course, le Bloc républicain et l’Union progressiste, sont proches du pouvoir. L’opposition, qui ne participe pas au scrutin – ses listes avaient été rejetées début mars par la Commission électorale nationale autonome -, a appelé au boycott.
Incidents dans le fief de Yayi
De nombreux observateurs craignent que le vote soit perturbé. Ce matin à Cotonou, la situation était très calme, même dans les quartiers acquis à l’opposition.
À Tchaorou, par contre, dans le fief de l’ancien président Thomas Boni Yayi, le bureau de vote et les urnes ont été incendiées. Des incidents avaient eu lieu samedi dans cette même ville, entraînant le limogeage du commissaire.
À Banté, dans le fief de l’ancien ministre de Yayi, Komi Koutché, situé entre Dassa et Savalou (Nord), la route était bloquée depuis dimanche matin, empêchant les opérations de vote de se dérouler normalement.
« La vague d’arrestations et de détentions qui ne fait que prendre de l’ampleur au Bénin suscite de vives inquiétudes, en particulier dans un contexte d’élections », a déclaré Amnesty International, samedi dans un communiqué. L’organisation évoque la répression de trois « manifestations pacifiques » lors desquelles « les militaires et les policiers déployés portaient des armes à feux ».