[Décryptage] Comment Abdelaziz Bouteflika a cédé à l’ultimatum de l’armée

La démission d’Abdelaziz Bouteflika de son poste de président, dans la soirée du mardi 2 avril 2019, marque la fin de vingt ans de règne. Elle fait suite à un énième coup de pression de l’armée algérienne, survenu quelques minutes plus tôt, et qui confirme le poids de cette institution dans les jeux de pouvoir algériens.

Abdelaziz Bouteflika, le 9 avril 2018 à Alger. © REUTERS/Ramzi Boudina

Abdelaziz Bouteflika, le 9 avril 2018 à Alger. © REUTERS/Ramzi Boudina

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Publié le 3 avril 2019 Lecture : 5 minutes.

Des manifestants contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, vendredi 1er mars à Alger. © Anis Belghoul/AP/SIPA
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Démission de Bouteflika : les six semaines qui ont ébranlé l’Algérie

Confronté à une mobilisation populaire d’une ampleur sans précédent, Abdelaziz Bouteflika a annoncé mardi 2 avril sa démission de la présidence de la République. Retour sur ces six semaines qui ont ébranlé l’Algérie et mis un terme à un régime en place depuis vingt ans.

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La requête de l’armée algérienne a été satisfaite en un temps record : quelques minutes seulement après l’appel formulé par l’état-major, dans un communiqué rendu public mardi soir, à « appliquer immédiatement » les articles 7, 8 et 102 de la Constitution, prévoyant la destitution du président, Abdelaziz Bouteflika a demandé au Conseil constitutionnel de mettre fin à son mandat.

>>> À LIRE – Présidentielle en Algérie : le général Ahmed Gaïd Salah, arbitre de l’ère post-Bouteflika ?

La veille, un texte diffusé par la présidence annonçait pourtant que le chef de l’État s’engageait à quitter la présidence avant le 28 avril. Ce départ anticipé est donc loin d’être le fruit du plein gré d’Abdelaziz Bouteflika. Si cela ne tenait qu’à lui, il serait resté au pouvoir sous une forme ou une autre.

Ce départ ne doit pas être lu comme un acte politique motivé par l’intérêt du pays, mais plutôt comme une conséquence de l’ultimatum lancé par l’armée et motivé par la pression de la rue algérienne. Car cette démission n’aurait pas été possible sans le mouvement populaire inédit qui dure depuis le vendredi 22 février. Dans son communiqué, l’armée rappelle ainsi son « alignement total sur les revendications populaires ».

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