Démission de Bouteflika : la transition se fera-t-elle selon la lettre ou selon l’esprit de la Constitution ?

Le Conseil constitutionnel algérien a acté mercredi 3 avril la vacance du pouvoir, suite à la démission la veille d’Abdelaziz Bouteflika. Les deux chambres du Parlement doivent désormais se réunir pour valider l’intérim confié pour 90 jours au président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. Avant une élection présidentielle à la date encore incertaine. Analyse.

Portrait du président Bouteflika en 2014 (image d’illustration). © PATRICK BAZ/AFP

Portrait du président Bouteflika en 2014 (image d’illustration). © PATRICK BAZ/AFP

nessim ben gharbia © DR

Publié le 3 avril 2019 Lecture : 4 minutes.

Des manifestants contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, vendredi 1er mars à Alger. © Anis Belghoul/AP/SIPA
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Démission de Bouteflika : les six semaines qui ont ébranlé l’Algérie

Confronté à une mobilisation populaire d’une ampleur sans précédent, Abdelaziz Bouteflika a annoncé mardi 2 avril sa démission de la présidence de la République. Retour sur ces six semaines qui ont ébranlé l’Algérie et mis un terme à un régime en place depuis vingt ans.

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Par sa démission, Abdelaziz Bouteflika a acté le début de la période de transition. Pour ce faire, il s’est appuyé sur un levier constitutionnel : l’article 102 de la loi fondamentale. Celui-ci dispose « qu’en cas de démission ou de décès du Président de la République, le Conseil constitutionnel se réunit et constate la vacance définitive de la Présidence de la République. […] Le Président du Conseil de la Nation assume la charge de Chef de l’État pour une durée de quatre-vingt-dix (90) jours au maximum, au cours de laquelle une élection présidentielle est organisée. »

>>> À LIRE – [Décryptage] Comment Abdelaziz Bouteflika a cédé à l’ultimatum de l’armée

Joignant l’acte à la parole, Bouteflika a transmis officiellement sa lettre de démission au président du Conseil constitutionnel. Celle-ci prend effet à partir du 2 avril 2019, a précisé le désormais ex-chef de l’État. Selon la loi fondamentale, les « Sages » devaient se réunir de « plein droit » pour constater la vacance définitive. Ils l’ont finalement fait ce mercredi 3 avril.

Mardi soir, aucune information n’avait filtré quant à une date de plénière pour le Conseil constitutionnel. Juridiquement, ses membres n’étaient tenus par aucun délai, la Constitution ne fixant aucune date butoir à la procédure. La gravité de la situation et l’impatience de tous les acteurs politiques à entamer la période de transition ont toutefois accéléré les choses.

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