Arrivé quatrième du premier tour de scrutin de dimanche, le colonel Soilihi Mohamed, dit « Campagnard », a été interpellé à son domicile de la capitale Moroni juste après avoir annoncé qu’il prenait la tête d’un « comité national de transition ».
« Officiellement, il est à la gendarmerie, mais le motif de son arrestation ne nous a pas été signalé », a confirmé vendredi à l’AFP sa porte-parole, Nadia Tourqui.
Au pouvoir depuis 2016, le colonel Azali a été réélu haut la main dimanche avec 60,77% des suffrages, selon les résultats provisoires de la Commission électorale.
Mais ses douze rivaux du premier tour refusent de reconnaître sa victoire, à leurs yeux entachée de « fraudes massives ».
Dénonçant « une tromperie, une mascarade, une honte », « Campagnard » a annoncé jeudi que l’opposition entrait en « résistance » et appelé la population à « désobéir civilement » si le vote de dimanche n’était pas annulé d’ici au 3 avril.
L’ancien chef d’état-major de l’armée est accusé d’avoir voulu « mettre en place un gouvernement parallèle », selon une source gouvernementale.
Depuis des mois, l’opposition dénonce la « dictature » du président Azali. Il a notamment fait arrêter des dizaines d’opposants et modifier la Constitution dans un sens qui pourrait lui permettre de rester au pouvoir jusqu’en 2029.
Jeudi après-midi, une fusillade a opposé des hommes en armes non identifiés et des soldats autour de la principale caserne de Moroni. Elle a fait au moins trois morts et deux blessés, selon le ministre de l’Intérieur, qui n’a pas établi de lien entre cet épisode et la situation politique actuelle.
La capitale a retrouvé son calme vendredi, selon un journaliste de l’AFP.