Afrique : les investissements dans les start-up de la tech ont plus que doublé en 2018, selon Partech

Avec 1,16 milliard de dollars levés au profit des start-up de la tech africaine, l’année 2018 témoigne de l’intérêt exponentiel accordé par les investisseurs au continent africain, selon le troisième rapport du fonds d’investissement Partech.

Ken Njoroge et Bolaji Akinboro, cofondateurs de la fintech Cellulant, élue « entreprise de l’année à la septième édition des African Diaspora Awards, le 3 décembre 2017 à New York. © Cellulant (Facebook)

Ken Njoroge et Bolaji Akinboro, cofondateurs de la fintech Cellulant, élue « entreprise de l’année à la septième édition des African Diaspora Awards, le 3 décembre 2017 à New York. © Cellulant (Facebook)

Publié le 25 mars 2019 Lecture : 2 minutes.

+ 108 % d’investissements avec 1,16 milliard dollars levés en 2018, 146 start-up concernées contre 124 en 2017, 70 levées de séries A ou B… Les start-up de la tech africaine ont eu le vent en poupe, si bien que le fonds d’investissement Partech parle d’une année 2018 « monumentale » pour les levées de fond.

Pour scruter cette année « record » présentée dans le troisième rapport annuel du fonds d’investissement Partech, les deux rapporteurs, Cyril Collon et Tidjane Dème, ont suivi la même méthodologie que les deux années précédentes : ils ont comptabilisé les levées en capitaux propres uniquement, pour des  montants compris entre 200 0000 et 100 millions de dollars, par des star-up de la tech ayant leur marché principal sur le continent.

la suite après cette publicité

Des investissements plus précoces

« C’est tout simplement stupéfiant. En 2015, lorsque nous avons commencé à plancher sur un fonds dédié à l’Afrique, nous avions prévu que le milliard de dollars serait atteint en 2020. Nous avons déjà deux ans d’avance sur nos prévisions », commente Cyril Collon dans le rapport. En 2016, les levées avaient augmenté de 33 % par rapport à l’année précédente, puis en 2017, de 53 % par rapport à 2016, et désormais de 108 % en 2018, ce qui représente une multiplication par 4 des investissements au cours des trente-six derniers mois.

Preuve que les petites start-up africaines grandissent et inspirent plus en plus confiance : parmi les 164 tours de tables comptabilisés en 2018, 70 (contre 48 en 2017) sont des levées de phase A et B, pour un montant total de 482 millions de dollars (+ 58 %), et 14 sont des levées de croissance (contre 7 en 2017), pour un montant total de 602 millions de dollars (+102 %). En ce sens, le rapport note que les groupes spécialisés en capital-investissement (Helios, Goldman Sachs, Carlyle) ainsi que des grandes compagnies privées (Naspers, Paypal, Pernod-Ricard) investissent désormais plus tôt, dans des start-up encore en phase de croissance.

Kenya, Nigeria et Afrique du Sud en tête

Comme l’année passée, le Kenya, le Nigeria et l’Afrique du Sud réunissent la très grande majorité des fonds investis (78 %). En 2018, leurs start-up ont attiré 994 millions de dollars sur les 1,13 milliard levés au sein des 19 pays du continent où ont eu lieu des tours de table de plus de 200 000 dollars. Derrière eux, la Tanzanie et l’Égypte, suivis du Sénégal, premier État francophone et septième du classement.

la suite après cette publicité

La plus grosse levée de fonds de l’année a été réalisée par la start-up allemande Frontier Car, spécialisée dans la vente d’automobiles d’occasion et implantée au Nigeria, avec 130 millions de dollars levés en deux tours de table. Viennent ensuite Webuycar, en Afrique du Sud (98 millions de dollars), et Tala au Kenya, avec 50 millions de dollars.

Comme l’année précédente, ce sont les fintechs (Tala, Cellulant, Mines, Jumo…) qui attirent la majorité des fonds avec 50 % des investissements. En revanche, le secteur B2B/adaptation au numérique, troisième en 2017, gagne une place, drainant 30,4 % des fonds (Twiga Foods, Frontier Car, Kobo 360…), tandis que les services numériques aux consommateurs et télécommunications reculent, passant de 42 % des fonds levés en 2017 à 19,6 % des fonds levés. En valeur absolue, ils conservent toutefois une relative stabilité, passant de 235 à 228 millions de dollars (-3 %).

la suite après cette publicité

« Les modèles B2B sont naturellement attractifs pour les entrepreneurs […] c’est rassurant pour les investisseurs « , commente Tidjane Dème dans la présentation du rapport.

L'eco du jour.

Chaque semaine, recevez le meilleur de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires