Centrafrique : onze groupes armés demandent la démission du Premier ministre

Onze des quatorze groupes armés signataires de l’accord de paix centrafricain ont exigé la démission du premier ministre Firmin Ngrebada et souhaitent « discuter directement avec le Président de la république ».

Firmin Ngrebada, ici en 2016, est le directeur de cabinet de Faustin-Archange Touadéra, président centrafricain. © DR

Firmin Ngrebada, ici en 2016, est le directeur de cabinet de Faustin-Archange Touadéra, président centrafricain. © DR

Publié le 19 mars 2019 Lecture : 2 minutes.

« Firmin Ngrebada n’est plus crédible, il ne fait donc plus office d’interlocuteur pour la suite du processus et doit être remplacé aux fonctions de Premier ministre », précise le communiqué signé lundi par onze des quatorze groupes armés présents à Addis Abeba où se tient une réunion de suivi de l’accord de paix sous l’égide de l’Union africaine (UA). Les groupes « exigent la formation d’un gouvernement d’union nationale » et « souhaitent désormais discuter directement avec le président de la République ».

Parmi les onze groupes à l’origine de ce communiqué, on retrouve deux des trois principaux mouvements issus de l’ex-Séléka, la coalition à dominante musulmane qui a renversé François Bozizé en 2013 : l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) et le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC).

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Le troisième groupe issu de l’ex-Séléka, l’influent Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), dirigé par Noureddine Adam, n’a de son côté pas signé la déclaration, de même que deux groupes antibalaka, qui prétendent défendre les intérêts des chrétiens et des animistes.

Accord pas assez « inclusif »

Cette réunion de suivi, qui a débuté lundi à Addis-Abeba, a été convoquée par l’UA le 6 mars, après l’annonce du nouveau gouvernement issu de l’accord, jugé insuffisamment « inclusif » par la majorité des groupes armés présents à Khartoum.

La plupart d’entre eux ont alors appelé à un remaniement ministériel, affirmant toutefois ne pas se désolidariser du texte signé le 6 février et censé ramener la stabilité dans ce pays en guerre depuis 2013. Dans leur communiqué les onze groupes armés « considèrent l’accord toujours valable, au détriment d’un gouvernement mort-né ».

Mardi, le commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA et principal médiateur de cette réunion, Smaïl Chergui, a écrit sur Twitter avoir consulté tous les signataires de l’accord et avoir rencontré de nouveau « le Premier ministre pour échanger les points de vues sur les moyens d’accélérer la mise en oeuvre de l’accord de paix ».

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Cet accord de paix, soutenu par tous les partenaires de Bangui et préparé depuis 2017 par l’Union africaine, est le huitième signé depuis le début de la crise. Aucun des précédents accords n’a abouti à un retour de la stabilité, pas plus que la présence de la Minusca, déployée en 2014 et forte de 11 000 Casques bleus.

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