Cyclone Idai : au moins 300 morts, course contre la montre pour sauver des vies

Au moins 300 personnes, selon un dernier bilan, ont été tuées par le cyclone Idai qui a balayé la semaine dernière l’Afrique australe, où les secouristes étaient engagés mardi dans une course contre la montre pour sauver des milliers de personnes toujours réfugiées sur des arbres et des toits.

Les dégâts considérables provoqués par la cyclone Idai à Chimanimani, dans l’est du Zimbabwe, le 18 mars 2019. © Zinyange AUNTONY/AFP

Les dégâts considérables provoqués par la cyclone Idai à Chimanimani, dans l’est du Zimbabwe, le 18 mars 2019. © Zinyange AUNTONY/AFP

Publié le 19 mars 2019 Lecture : 3 minutes.

Au Mozambique, pays le plus frappé par les intempéries, « on est déjà à plus de 200 morts », a annoncé mardi le président mozambicain Filipe Nyusi qui a décrété un deuil national de trois jours.

Au Zimbabwe voisin, environ une centaine de personnes ont été tuées, mais le bilan pourrait tripler, a prévenu le ministre zimbabwéen du gouvernement local July Moyo. « Il y a des corps qui flottent, certains flottent jusqu’au Mozambique », a-t-il précisé.

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Idai « pourrait être le #cyclone le plus meurtrier en Afrique australe » à ce jour, selon l’organisation Care. « Nous parlons d’un désastre majeur », a renchéri le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), Jens Laerke, à Genève.

Dans le centre du Mozambique, l’un des pays les plus pauvres au monde, une surface d’un rayon de 100 km est totalement inondée, selon le ministre de l’Environnement Celson Correia. Près de 350 000 personnes se retrouvent bloquées dans des zones inondées.

Au Mozambique, une surface d’un rayon de 100 km est totalement inondée, selon le ministre de l’Environnement Celson Correia. Il y a un « océan » dans les terres, isolant complètement des villages, a expliqué à l’AFP une humanitaire qui a requis l’anonymat.

Pour compliquer la situation, plusieurs barrages menacent de céder, leur capacité approchant du niveau maximum, selon des ONG.

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Le chef de l’État mozambicain, Filipe Nyusi, a demandé à ses concitoyens qui habitent près de rivières dans la région « de quitter la zone pour sauver leur vie ». Car les autorités pourraient n’avoir d’autre choix que d’ordonner l’ouverture des vannes de barrages, alors que les terres sont déjà totalement submergées.

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« On sauve qui on peut »

Au Mozambique comme au Zimbabwe, de nombreux ponts et routes ont été emportés par des eaux, compliquant les opérations de secours.

En bateaux pneumatiques et en hélicoptères, des humanitaires continuaient mardi à porter secours à des personnes réfugiées sur la cime d’arbres et des toits. « Dans les arbres, les gens doivent se battre avec des serpents, des insectes, des animaux », a témoigné à l’AFP Ian Scher, président de l’organisation sud-africaine Rescue SA qui participe aux opérations de secours au Mozambique.

Mais les opérations sont compliquées par le manque d’hélicoptères. « On sauve qui on peut et les autres vont périr, a prévenu Ian Scher depuis Beira (centre). On doit prendre des décisions difficiles. Parfois on ne peut sauver que deux personnes sur cinq. Parfois on leur laisse de la nourriture et on va secourir une autre personne qui est plus en danger. » Rescue SA a ainsi identifié une île formée par les inondations où quelque 350 personnes ont trouvé refuge en attendant les secours.

Pas d’électricité

La deuxième ville du Mozambique, Beira, qui a été gravement « endommagée ou détruite à 90% » selon la Croix-Rouge, était toujours privée d’électricité et d’internet mardi, cinq jours après avoir été balayée par Idai, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Les liaisons téléphoniques étaient en revanche très progressivement rétablies, alors que la pluie continuait à tomber sur cette ville d’un demi-million d’habitants en partie submergée.

« Beaucoup sont morts noyés »

Au Zimbabwe voisin, où les habitants enterraient leurs morts, le président Emmerson Mnangagwa était attendu dans la journée dans la province du Manicaland (est), la plus touchée par le cyclone.

Au moins 200 personnes sont encore portées disparues dans la région, notamment après l’effondrement d’habitations occupées par des fonctionnaires, selon les autorités. « À chaque heure qui passe, nos pires craintes se confirment », a déclaré lundi soir Emmerson Mnangagwa. « Beaucoup sont morts noyés, tandis que d’autres ont été tués dans leur sommeil par des pierres qui ont démoli leur maison », a-t-il ajouté.

L’organisation Amnesty International a appelé mardi la communauté internationale à se mobiliser devant l’ampleur de la catastrophe, mais aussi devant les conséquences du changement climatique.

« Alors que les effets du changement climatique s’intensifient, on peut s’attendre à ce que ces conditions climatiques extrêmes se produisent plus fréquemment », a prévenu Amnesty, appelant à « des mesures ambitieuses pour lutter contre le changement climatique ».

De son côté, le Royaume-Uni a débloqué 6 millions de livres (7 millions d’euros) d’aide humanitaire pour la région. « Les images de dévastation (…) sont choquantes », a déclaré la secrétaire d’État chargée du Développement international, Penny Mordaunt, dans un communiqué.

L’arrivée du cyclone avait été précédée de très fortes précipitations au Mozambique mais aussi au Malawi voisin, des intempéries qui avaient fait au moins 122 morts. Le Malawi a finalement été épargné par Idai.

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