« Je suis femme et mère de six enfants. Si je mets le feu, c’est sous la marmite, pour nourrir mes enfants. Or, en Guinée, la marmite est vide. Et c’est cela qui met le feu au pays. » Maintes fois accusée de vouloir embraser son pays, la syndicaliste Hadja Rabiatou Sérah Diallo juge son combat légitime et juste. Celle que d’aucuns considèrent comme la femme la plus influente de Guinée-Conakry est, depuis 2002, à la tête de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), la principale centrale syndicale du pays, qui, forte de ses 60 000 affiliés, fut avec l’Union syndicale des travailleurs du Guinée (USTG), dirigée par Ibrahima Fofana, à l’origine des manifestations populaires de janvier et février 2007. Après avoir exigé la mise en place d’un nouveau gouvernement et réussi à faire accepter le principe de la nomination d’un « Premier ministre de consensus », les deux centrales ont demandé le départ du chef de l’État. En vain. Essoufflés et traqués, les leaders syndicaux n’ont dû compter que sur eux-mêmes, les principaux partis d’opposition ayant préféré ne pas intervenir dans le mouvement. Aujourd’hui encore, c’est Rabiatou Sérah Diallo qui monte en première ligne pour demander au chef du gouvernement de respecter la feuille de route qui lui a été remise au lendemain de son arrivée à la primature. Car il semble que, pour beaucoup de Guinéens, la marmite est encore vide.
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