Mobilisation anti-Bouteflika en Algérie : la France entre neutralité et inquiétude

La présidence et le ministère des Affaires étrangères français suivent de très près la mobilisation populaire contre un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Le mot d’ordre : pas d’ingérence, mais en même temps pas d’indifférence. Coulisses.

Emmanuel Macron, en février 2016, dans la basilique Notre-Dame-d’Afrique, à Alger. © Anis Belghoul/AP/SIPA

Emmanuel Macron, en février 2016, dans la basilique Notre-Dame-d’Afrique, à Alger. © Anis Belghoul/AP/SIPA

Publié le 6 mars 2019 Lecture : 5 minutes.

Des manifestants contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, vendredi 1er mars à Alger. © Anis Belghoul/AP/SIPA
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Démission de Bouteflika : les six semaines qui ont ébranlé l’Algérie

Confronté à une mobilisation populaire d’une ampleur sans précédent, Abdelaziz Bouteflika a annoncé mardi 2 avril sa démission de la présidence de la République. Retour sur ces six semaines qui ont ébranlé l’Algérie et mis un terme à un régime en place depuis vingt ans.

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Marcher sur une ligne de crête étroite n’est jamais une chose évidente. Depuis une semaine, la diplomatie française est pourtant contrainte de réaliser ce numéro d’équilibriste quand elle s’exprime sur la situation en Algérie. Mercredi 6 mars, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s’est exprimé pour la première fois publiquement sur ce dossier : « La France est très attentive au déroulé de cette échéance électorale majeure [le scrutin présidentiel algérien] », a-t-il déclaré lors de la séance hebdomadaire de questions au gouvernement.

Le chef de la diplomatie française a expliqué que Paris respectera trois « principes » : « L’Algérie est un pays souverain. C’est au peuple algérien et à lui seul qu’il revient de choisir ses dirigeants et son avenir. […] L’Algérie est un pays ami auquel nous rattachent des liens multiples. […] L’Algérie est un pays clé en Afrique et en Méditerranée. C’est pour ça que la stabilité, la sécurité et le développement de l’Algérie sont tout à fait essentiels. »

Deux jours plus tôt, le lundi 4 mars, le Quai d’Orsay avait réagi par le biais de sa porte-parole, au lendemain des promesses d’Abdelaziz Bouteflika suite au dépôt de son dossier auprès du Conseil constitutionnel : « Nous avons pris note de la candidature du président Bouteflika. Nous souhaitons que l’élection présidentielle se déroule dans de bonnes conditions. C’est au peuple algérien qu’il appartient de choisir ses dirigeants et de décider de son avenir. »

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