Crise anglophone au Cameroun : à Loum, « manger est un défi quotidien » pour les déplacés

Réfugiés à Loum, dans la région du Littoral, Chrysantus et sa famille tentent difficilement de reprendre leur quotidien. Alors que près de 432 000 personnes ont fui fin décembre 2018 les violences dans les régions anglophones et que l’inflation s’installe, le gouvernement a annoncé un plan d’urgence humanitaire. Reportage.

Un jeune garçon du camp de réfugiés de Minawao, dans le nord du Cameroun, le lundi 18 avril 2016 (photo d’illustration). © Andrew Harnik/AP/SIPA

Un jeune garçon du camp de réfugiés de Minawao, dans le nord du Cameroun, le lundi 18 avril 2016 (photo d’illustration). © Andrew Harnik/AP/SIPA

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 27 février 2019 Lecture : 3 minutes.

Marché de Buea © Bmnda, CC, wikimedia Commons
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Cameroun : les véritables victimes de la crise anglophone

La crise qui sévit dans les régions anglophone du Cameroun depuis plus d’un an, qui voit des violences récurrentes entre sécessionnistes armés et forces gouvernementales, ne faiblit pas. De l’Église aux entreprises en passant par les populations, le point sur les victimes et conséquences de ce conflit qui s’installe dans la durée.

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Cela fera bientôt huit mois. Autant de longues semaines passées loin de chez eux, à Loum, dans cette localité à la lisière de la région anglophone du Sud-Ouest qui leur sert de refuge. Et ce, pour une période encore indéterminée. Attaqué par des séparatistes ambazoniens en août 2018, leur domicile à Mboh, qu’ils avaient quitté dans la précipitation, reste inaccessible à Chrysantus Teku et sa famille. Les craintes de « représailles de l’armée » sont toujours présentes.

« Nous sommes partis de peur d’être confondus avec les Ambazoniens [qui réclament la partition du pays, ndlr], qui avaient tué trois gendarmes dans un village proche et étaient recherchés par des militaires », raconte le père de famille à Jeune Afrique. Les responsables n’ayant toujours pas été retrouvés, leur retour y est « très risqué », selon Chrysantus. « Les Ambazoniens nous prennent pour des traîtres, et les militaires pour des Ambazoniens », explique-t-il.

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