RDC : Martin Fayulu rejette la main tendue par Félix Tshisekedi et appelle à la « résistance pacifique »

L’opposant malheureux à la présidentielle du 30 décembre 2018 en République démocratique du Congo (RDC), Martin Fayulu, est apparu devant des milliers de partisans samedi à Kinshasa lors d’un meeting test après sa défaite électorale.

L’opposant Martin Fayulu, arrivé deuxième selon les résultats de la Ceni, le 10 janvier 2019. © Jerome Delay/AP/SIPA

L’opposant Martin Fayulu, arrivé deuxième selon les résultats de la Ceni, le 10 janvier 2019. © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 3 février 2019 Lecture : 2 minutes.

Pour sa première sortie post-Kabila, le candidat de la coalition Lamuka pour la présidentielle du 30 décembre 2018 a choisi la place Sainte-Thérèse dans la commune populaire de N’djili, dans l’est de Kinshasa.

Dès 09h (08h GMT), des milliers de partisans ont commencé à converger vers le lieu du meeting. Certains étaient munis de pancartes dénonçant un « putsch électoral » et comparant le président Félix Tshisekedi à Joseph Kabila. Selon les organisateurs cités par l’AFP, plus de 20 000 personnes étaient présentes. Selon la police, les participants n’étaient que 3 800.

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Reconnu par le nouvel homme fort du pays comme un « soldat du peuple », Fayulu a rejeté toute possibilité d’une coalition avec l’actuel pouvoir.

« La main tendue, on la prend quand c’est propre. Quand ce n’est pas propre, on la prend pas », a lancé Martin Fayulu devant une foule électrisée qui n’hésitait pas à réclamer les armes pour « arracher la victoire volée », selon elle par Félix Tshisekedi avec l’appui du président sortant Joseph Kabila.

Appel à la « resistance pacifique » contre un « putsch électoral »

Avant quelques pas de danse aux rythmes de sa chanson de campagne préférée, Martin Fayulu – entouré de plusieurs figures de sa coalition dont Pierre Lumbi, Lisanga Bonganga et Fidèle Babala – a appelé à une « résistance pacifique » contre le régime en place.

« Je vous appelle à la résistance pacifique. Organisez-vous dans des quartiers, districts, provinces pour résister. De temps en temps nous viendrons participer aux actions politiques. J’irai dans les différentes provinces. On ne peut pas bâtir la nation sur la base de mensonges. Nous devons exiger la vérité des urnes. Nous irons jusqu’au bout dans cette recherche de la vérité », a déclaré Martin Fayulu.

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Chansons incitant à la haine

Le rassemblement convoqué par Martin Fayulu est le premier autorisé depuis que Félix Tshisekedi a été investi président.

Les organisateurs du meeting ont appelé leurs militants à la « désobéissance civile, ce qui a fortement troublé l’ordre public dans la partie est de Kinshasa », a regretté le chef de la police de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo Kitenge.

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Déployée dans les encablures de Sainte-Thérèse pendant le meeting, la police a « subi des insultes et provocations des militants qui entonnaient des chansons incitant à la haine ethnique en proférant des insultes contre les autorités de la République légalement établies », selon Kasongo.

Dans la foulée, un journaliste travaillant pour une chaîne proche du clan Kabila « a été agressé et blessé ».

Son véhicule a été caillassé par les partisans de Fayulu, selon la même source qui affirme avoir repéré des mineurs parmi les participants au meeting.

« La décision de la Cour n’est pas la fin de l’histoire »

Martin Fayulu compte saisir l’Union africaine (UA) à l’occasion de la 34ème session ordinaire du conseil exécutif prévue la semaine prochaine à Addis-Abeba en Éthiopie.

« Nous demandons à l’UA de ne pas tenir compte de l’arrêt de la Cour constitutionnelle. Que personne ne vous trompe, la décision de la Cour n’est pas la fin de l’histoire », a-t-il poursuivi n’excluant pas la possibilité de saisir l’ONU.

L’UA avait initialement émis de « sérieux doutes » sur les résultats publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), avant de rétropédaler.

La Cour constitutionnelle a finalement rejeter le recours de Martin Fayulu avant de proclamer la victoire de Félix Tshisekedi.

À la communauté internationale, l’opposant a demandé de « ne pas accepter le gouvernement nommé par Monsieur Kabila ».

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