Investissement : Partech Africa lève 125 millions d’euros pour les start-up

Le capital-investisseur a finalisé la levée de son premier fonds, dédié aux jeunes pousses africaines. En parallèle, il ouvre à Nairobi son deuxième bureau sur le continent, après celui de Dakar.

De gauche a droite : Cyril Collon (France) et Tidjane Deme (France – Senegal), general partners a Partech Venture, le 18.01.2018 – Paris. Photo : Vincent Fournier/JA © Vincent Fournier/JA

De gauche a droite : Cyril Collon (France) et Tidjane Deme (France – Senegal), general partners a Partech Venture, le 18.01.2018 – Paris. Photo : Vincent Fournier/JA © Vincent Fournier/JA

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Publié le 31 janvier 2019 Lecture : 3 minutes.

Partech Africa a annoncé ce jeudi 31 janvier le « closing final » de son premier véhicule d’investissement consacré aux jeunes entreprises du secteur technologique en Afrique. Le fonds a mobilisé 125 millions d’euros, soit 25 % de plus que l’objectif initial fixé à 100 millions d’euros. La levée de fonds a été toutefois bouclée avec un léger décalage par rapport à l’échéance de fin 2018, annoncée il y a un an.

Partech Africa est dirigé par Tidjane Deme, ex-directeur de Google en Afrique francophone, et Cyril Collon, ancien vice-président des ventes pour l’Europe et l’Afrique de Verscom Solutions, fournisseur de services de télécommunications. C’est une structure de Partech Ventures, un investisseur spécialisé dans les technologies, qui a bouclé près de 70 prises de participation et levé plus d’un milliard d’euros entre 2016 et 2017.

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Le fonds entend miser entre 500 000 euros et 5 millions d’euros dans des start-up ayant une ambition panafricaine « dans les domaines de la fintech, de la santé, de l’éducation, du commerce, de la mobilité… », expliquaient il y a un an ses fondateurs, interrogés par Jeune Afrique.

IFC, la BAD, L’Oréal ou encore Orange Digital Ventures parmi les investisseurs

Le modèle de Partech Africa semble avoir convaincu une large variété de bailleurs de fonds. Parmi les investisseurs de son premier véhicule figurent des institutions publiques telles que la Banque africaine de développement (7 millions d’euros), la Banque européenne d’investissement (10 millions d’euros) et la Société financière internationale (IFC, filiale du groupe de la Banque mondiale, 15 millions d’euros). Le message a également séduit des acteurs privés, tels que le géant allemand des médias Bertelsmann (RTL Group, Penguin Random House…), le groupe malgache Axian, détenu par la famille Hiridjee, et le français L’Oréal. « Partech Africa a reçu l’appui de plus de 40 investisseurs aux profils complémentaires et internationaux », assure le capital-investisseur.

Il revient désormais aux équipes de Partech de concrétiser leur ambition africaine. L’environnement des start-up sur le continent suscite un fort engouement, avec « 560 millions de dollars levés par plus de 120 start-up africaines du secteur des nouvelles technologies« , avançaient début 2018, les promoteurs de Partech. Mais nombre d’acteurs se plaignent des exigences jugées excessives des fondateurs et dirigeants de start-up en Afrique.

Un investisseur français interrogé récemment par Jeune Afrique estimait que les niveaux de valorisation de plusieurs jeunes pousses du continent n’étaient pas sensiblement inférieurs à celles de leurs consœurs occidentales, en dépit de différences importantes en termes de risques ainsi que dans l’environnement économique et réglementaire. De plus, la concurrence est déjà rude sur ce créneau, qu’il s’agisse de Partech Africa, du britannique TLCom ou du français Orange Digital Ventures. Ce dernier est, par ailleurs, un des investisseurs dans le nouveau fonds de Partech Africa.

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Premières prises de participations

« Le marché du capital-risque en Afrique affiche incontestablement des signes de croissance prometteurs ; reste à savoir le temps que mettra l’écosystème à grandir suffisamment pour soutenir localement une création significative d’entreprises et d’emplois », avertissait, début 2018, Michelle Ashworth, consultante en capital-risque auprès du britannique CDC Group. « Il est probable que le marché africain mettra au moins quinze ans à atteindre sa pleine maturité », ajoutait la consultante.

Les dirigeants de Partech restent optimistes. Leur nouveau fonds a déjà annoncé deux investissements, dans le nigérian Trade Depot (logistique) et le sud-africain Yoco (paiement numérique). Selon les informations de Jeune Afrique, une troisième prise de participation a été déjà été bouclée mais non-divulguée et une quatrième serait en cours de négociation. « Nos premiers investissements dans Yoco et TradeDepot sont des cas remarquables par la façon dont ces champions peuvent transformer des secteurs entiers tels que le retail et le paiement dans cette région », a affirmé, dans un communiqué, Cyril Collon, associé de Partech.

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>>> À LIRE : Start-up de la semaine : en Afrique du Sud, le terminal de paiement mobile de Yoco a le vent en poupe

Pour accélérer la détection et les investissements dans les start-up africaines, Partech vient de recruter comme directeur d’investissements le Kényan Ceasar Nyagah. Débauché chez le capital-investisseur kényan Fanisi Capital, il est chargé du nouveau bureau à Nairobi. Cette antenne est-africaine vient compléter le dispositif jusque-là centré sur Dakar – où un premier bureau a été inauguré début 2018 – et Paris (une quinzaine de salariés). Évoquée depuis début 2018, l’ouverture d’un autre bureau au Nigeria n’a pas encore été finalisée.

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