Société

Côte d’Ivoire : comment Ahmad Ahmad a obtenu l’accord d’Alassane Ouattara pour la CAN 2023

La visite d’Ahmad Ahmad à Abidjan a porté ses fruits, et sa rencontre avec Alassane Ouattara a été décisive. Le président de la Confédération africaine de football (CAF) a quitté la Côte d’Ivoire avec l’assurance que le pays acceptait le glissement de calendrier proposé par le Malgache.

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Mis à jour le 4 février 2019 à 18:03

Ahmad Ahmad, président de la CAF, et Alassane Ouattara, le 29 janvier à Abidjan. © DR / Présidence ivoirienne.

Ahmad Ahmad ne regrettera pas d’avoir effectué un aller-retour à Abidjan, au milieu d’un agenda déjà surchargé. Le président de la CAF a quitté la Côte d’Ivoire l’esprit léger et avec dans ses valises une promesse qui épargnera à l’institution de devoir faire face à un recours que la Fédération ivoirienne de football (FIF) avait déposé devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour contester la décision d’Ahmad de décaler à 2023 la CAN que le pays de Didier Drogba devait initialement organiser en 2021.

Ahmad Ahmad face aux critiques

La CAF, après le retrait de l’édition 2019 au Cameroun, avait suggéré que ce dernier accueille la CAN 2021, la Côte d’Ivoire celle de 2023 et la Guinée celle de 2025. Camerounais et Guinéens avaient accepté sans trop broncher, au contraire des Ivoiriens.


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Ces derniers, et notamment Augustin Diallo, le président de la FIF, soutenu par Lambert Feh Kessé, le patron du comité local d’Organisation (COCAN), affirmaient qu’Ahmad avait pris sa décision de manière autoritaire et sans consultation, et que la Côte d’Ivoire serait prête en 2021.

« Ce n’était pas forcément l’avis de tout le monde ici. Et notamment au plus haut sommet de l’État. Un report de deux ans était même perçu comme une opportunité de tout finir les différents travaux », estime une source proche de la FIF. Ahmad, qui a posé le pied sur le tarmac de l’aéroport international Félix-Houphouët-Boigny lundi soir, avait un agenda bien rempli le lendemain.

Rencontre décisive avec Ouattara

Et sa rencontre avec Alassane Ouattara – en présence, notamment, de dirigeants de la FIF -, s’est révélée décisive, comme l’a confirmé le Malgache, joint mardi soir par Jeune Afrique.

Aujourd’hui, le calendrier est clair : l’Égypte cette année, le Cameroun en 2021, la Côte d’Ivoire en 2023 et la Guinée en 2025

« L’organisation d’une Coupe d’Afrique des nations concerne avant tout l’État, qui prend en charge les dépenses. Le président Ouattara a donc décidé d’accepter la proposition de la CAF de ce changement de calendrier. Cela s’est fait de manière très sereine, très cordiale. Il n’y a pas eu le moindre problème et la Côte d’Ivoire pourra accueillir dans d’excellentes conditions la CAN en 2023 », a résumé le président de la CAF.

« C’est une très bonne chose. Aujourd’hui, le calendrier est clair : l’Égypte cette année, le Cameroun en 2021, la Côte d’Ivoire en 2023 et la Guinée en 2025. »

Avant sa rencontre avec Alassane Ouattara, Ahmad avait participé à des réunions préalables avec la FIF, le COCAN et le ministre des Sports, Paulin Danho. « Les discussions étaient sereines, constructives », explique Lambert Feh Kessé, le président du COCAN ivoirien. Et ce dernier d’insister : « De toute manière, la décision finale allait revenir au chef de l’État. Et celui-ci a estimé que, dans un souci de solidarité envers la CAF et envers le Cameroun, qui doit organiser la CAN 2021, il ne fallait pas entrer dans une logique de conflit. Le président Ouattara ne doutait pas de la capacité de la Côte d’Ivoire d’être prête en 2021 ».


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« Évidemment, il y a une forme de déception pour la FIF, le COCAN et les sportifs ivoiriens, qui attendaient avec beaucoup d’impatience la tenue de la CAN chez nous », reconnaît Lambert Feh Kessé. « Mais il faut malgré tout relativiser : deux ans, ce n’est pas la mer à boire. »

Le recours que la Fédération ivoirienne de football avait déposé devant le TAS au mois de décembre dernier va donc être définitivement retiré, et la Côte d’Ivoire va pouvoir poursuivre ses préparatifs en vue d’accueillir la CAN 2023, pour laquelle six stades ont été retenus : deux à Abidjan, un à Bouaké, un à San Pedro, un à Yamoussoukro et un à Korhogo.

Certaines enceintes existent déjà. À Abidjan, le stade Olympique d’Anyamla-Ebimpé sera achevé courant 2019, alors que le stade Houphouët-Boigny sera rénové. Celui de Bouaké sera modernisé et agrandi, tandis que les trois autres doivent être édifiés.