Zimbabwe : le ministre des Finances « déterminé » à poursuivre les réformes malgré la fronde sociale

Le ministre des Finances du Zimbabwe, Mthuli Ncube, a déclaré le mardi 22 janvier en marge du Forum économique mondial à Davos, être « déterminé » à poursuivre le programme des réformes, malgré les manifestations contre la hausse des prix du pétrole. Il a également fait part d’un programme de privatisation d’entreprises.

Le ministre des Finances du Zimbabwe, Mthuli Ncube, lors d’une interview avec l’AFP le 22 janvier 2019 à Davos. © AFP

Le ministre des Finances du Zimbabwe, Mthuli Ncube, lors d’une interview avec l’AFP le 22 janvier 2019 à Davos. © AFP

Publié le 23 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

« Le programme de réformes économiques est très important et nous sommes déterminés à le mener jusqu’au bout », a expliqué Mthuli Ncube, le ministre des Finances du Zimbabwe, en marge du Forum économique mondial. Les troubles « font partie des douleurs » qu’engendrent « le programme de réforme ».

Le Zimbabwe a été secoué la semaine dernière par de violentes manifestations contre la hausse spectaculaire (+150%) des prix des carburants ordonnée par le gouvernement alors que le pays est étranglé par deux décennies de crise économique.

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Elles ont contraint le président Emmerson Mnangagwa à annuler son déplacement à Davos pour rentrer directement à Harare après des visites en Russie et au Kazakhstan.

Les affrontements ont fait au moins 12 morts et 78 blessés par balles, selon le Forum des ONG des droits humains au Zimbabwe. Plus de 600 personnes ont été arrêtées depuis le début de la fronde.

Plan de réformes économiques

« La vérité, c’est que nous avons vécu vingt années de décomposition économique et que nous sommes déterminés à réparer l’économie pour mener le Zimbabwe à un niveau supérieur », a affirmé le ministre.

Le plan de réformes économiques avait été adopté après le renversement de Robert Mugabe il y a 14 mois. Le nouveau chef de l’État avait brièvement suscité l’espoir en prenant le pouvoir fin 2017. Il avait promis « un nouveau chemin » pour le pays après des années de crise économique et de répression.

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En août dernier, la mort de 6 civils tués par balle par les forces de l’ordre lors de manifestations post-électorales avait sonné la fin de la lune de miel. Si le président a promis une enquête, aucune sanction n’a été prise à ce jour contre les militaires qui avaient ouvert le feu.

Programme de privatisation

À son retour à Harare, Emmerson Mnangagwa a tenté de tourner la page sur les récents affrontements en lançant un appel au dialogue à l’opposition, qui l’a aussitôt refusé en exigeant la fin de la répression.

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« Les investisseurs comprennent que le Zimbabwe traverse une période troublée, mais c’est nécessaire pour nous assurer que les réformes sont menées », a assuré son ministre des Finances. « Le Zimbabwe est ouvert au commerce », a-t-il expliqué, qualifiant de « positives » les différentes rencontres qu’il a maintenues à Davos avec des chefs d’entreprises.

« Il y a des opportunités incroyables au Zimbabwe en ce moment avec les privatisations », a expliqué Mthuli Ncube, précisant que 11 entreprises publiques sont prêtes pour des investissements privés, notamment dans les communications et les banques publiques.

Son programme de réformes inclut celle de la monnaie nationale frappée par l’hyper-inflation qui a caractérisé la présidence de Mugabe et qui a dévalorisé les économies de ses habitants.

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