
Martin Fayulu, lors d'une conférence de presse à son QG, à Kinshasa, le 10 janvier 2019. © Pascal Mulegwa pour Jeune Afrique
Arrivé en seconde position, derrière Félix Tshisekedi, selon les résultats provisoires proclamés par la Ceni, Martin Fayulu ne reconnaît pas sa défaite. Il en appelle notamment à la Cenco et à la communauté internationale pour faire connaître « la vérité des urnes ».
« Nous ne pouvons pas accepter, au bout de ce long chemin de croix, que la volonté de notre peuple ne soit pas respectée. Tous ensemble, disons « non » au mensonge de M. Nangaa. Non au tripatouillage électoral, et non au hold-up électoral ». Le ton est grave. Alors que les rues de Kinshasa résonnaient des cris de joie des partisans de Félix Tshisekedi, célébrant la victoire de leur candidat annoncée par la Ceni dans la nuit, Martin Fayulu a pris la parole devant la presse aux premières heures de la journée. Il a notamment affirmé vouloir « arracher des ennemis de la République le respect strict de la vérité des urnes ».
Nous vous demandons de révéler au peuple congolais le nom de la personne qui a réellement incarné le choix de notre peuple
Appel à la communauté internationale
S’adressant « à ceux qui ont pris connaissance de la vérité des urnes », et en particulier à la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), le candidat de Lamuka (Réveille-toi, en lingala), a lancé un appel : « Nous vous demandons de révéler au peuple congolais et au monde entier le nom de la personne qui a réellement incarné le choix de notre peuple ». Il a également adressé un appel aux institutions internationales – Nations unies, Union africaine, Communauté de développement d’Afrique australe et Union européenne – à le soutenir dans sa démarche.
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Dans cette déclaration délivrée devant les journalistes présents à son QG de campagne dans les premières heures de la matinée, Martin Fayulu a martelé que « cette proclamation est le fruit des résultats trafiqués, inventés et fabriqués de toutes pièces dans les officines du FCC [Front commun pour le Congo, de Joseph Kabila, ndlr]. Il s’agit d’une escroquerie inacceptable de nature à provoquer des désordres généralisés sur l’ensemble du territoire national ».
Arrivé en deuxième position de l’élection présidentielle avec 35,2% des voix, derrière Félix Tshisekedi, crédité de 38,57%, Martin Fayulu a attaqué ce dernier, l’accusant d’avoir négocié avec le parti de Joseph Kabila. « Vous connaissez les résultats, les pourcentages sont connus. Où est-ce que Monsieur Félix Tshisekedi a ramassé 7 millions de voix ? C’est grave, c’est extrêmement grave », a lancé le candidat soutenu notamment par le tandem Moïse Katumbi – Jean-Pierre Bemba. « Jusqu’où on va continuer à négocier les résultats ? », s’est-il interrogé.
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