[2018 à la Bourse – 3/6] Au Nigeria, une année atone avant la présidentielle de 2019

Casablanca, Abidjan, Lagos… En ce début de 2019, Jeune Afrique dresse le bilan de l’année écoulée dans les principales places financières du continent. Aujourd’hui, cap sur le Nigeria où l’indice principal a reculé de 17,8 %.

Des traders à la Bourse de Lagos, au Nigeria, en juin 2016. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Des traders à la Bourse de Lagos, au Nigeria, en juin 2016. © Sunday Alamba/AP/SIPA

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Publié le 9 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

Bourse de Casablanca. © Alexandre Dupeyron pour Jeune Afrique
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Bourses africaines : 2018, l’année noire

Moroses ou franchement désastreuses, les performances des bourses africaines ont laissé à désirer durant cette année 2018 où la montée des tensions à l’échelle internationale a refroidi les investisseurs. Tour d’horizon.

Sommaire

Après avoir connu une année 2017 tonitruante, avec une progression de 42,3 %, l’indice principal de la Bourse de Lagos, le Nigerian Stock Exchange All-Share Index (NSE ASI), a reculé de 17,8 % en 2018. Le Nigerian Stock Exchange se classe ainsi au troisième rang des indices boursiers africains les moins performants l’année dernière, après le BRVM-Composite, en Afrique de l’Ouest (- 29,1 %), et l’indice principal de la Bourse de Nairobi (- 18 %).

L’année avait pourtant bien commencé, avec une hausse de 8,5 % au premier trimestre, grâce à un intérêt marqué des investisseurs étrangers. Mais les trois trimestres suivants ont connu des reculs successifs du NSE ASI de 7,8 % au T2, de 14,4 % au T3 et de 4,1 % au T4, dans un contexte incertain du fait de l’approche de l’élection présidentielle, prévue en février 2019, et de la montée des tensions sur les marchés émergents.

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D’après les chiffres publiés par le Bureau national de la statistique, les investissements de portefeuille en action ont reculé de 79,8 % au troisième trimestre 2018.

Recul de la capitalisation boursière

En conséquence, la capitalisation boursière, qui atteignait 13 609 milliards de nairas (32,5 milliards d’euros) à la fin de l’année 2017, a reculé à 11 720 milliards de nairas au 31 décembre 2018.

L’action qui a connu la plus forte hausse en 2018 est celle de Cement Company of Northern Nigeria, dont le prix a progressé de 104,2 %. Cette filiale du groupe Bua a récemment fusionné avec une autre cimenterie contrôlée par l’entreprise, Kalambaina Cement. Suivent ensuite deux banques, Unity Bank et Sterling Bank, dont le prix des actions a progressé respectivement de 101,9 % et de 75,9 %.

En revanche, le cours de l’action du groupe agroalimentaire Union Dicon Salt a reculé de 98,1 %. Arrivent ensuite le cimentier Lafarge Africa (-72,3 %) et le conglomérat AG Leventis Nigeria (-61,4 %), en raison de mauvais résultats financiers.

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Deux introductions et quatre sorties

Le marché primaire a été relativement dynamique en 2018 avec l’entrée en bourse de deux nouvelles sociétés, le producteur d’engrais Notore et le fournisseur de services aéroportuaires Sahco. Trois entreprises – le fabricant de boissons gazeuses Seven-Up Bottling Company, le distributeur de peintures et de revêtements Paint & Coating Manufacturers Nigeria et la société d’Assurance Great Nigeria Insurance – se sont volontairement retirés de la Bourse de Lagos, tandis que la cotation de Skye Bank avait été suspendue suite à sa nationalisation par la banque centrale.

D’après une note publiée le 7 janvier, la société financière FSDH Merchant Bank s’attend à une meilleure performance de la place boursière de Lagos en 2019. « Les performances financières des sociétés cotées pourraient s’améliorer en 2019 par rapport à 2018 si des politiques appropriées sont mises en œuvre pour réduire les facteurs de risque dans l’économie », écrivent les auteurs.

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« Nous notons que le Nigeria a enregistré une certaine amélioration dans les secteurs des transports et de l’électricité, mais que davantage d’efforts sont nécessaires pour libérer tout le potentiel de l’économie. Le Nigeria a besoin de réformes dans les domaines immobilier, judiciaire et portuaire pour attirer et développer les investissements dans le pays. », concluent-ils.

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