Maroc : l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi n’est pas brisée

Les dirigeants de Renault, Nissan et Mitsubishi ont confirmé le 29 novembre la poursuite de leur alliance automobile, à l’occasion de leur première réunion depuis l’arrestation de Carlos Ghosn. La coopération se poursuit notamment au sein de l’usine Renault de Tanger-Med, au Maroc.

Usine automobile à Oran en Algérie, novembre 2014. © Sidali Djarboub/AP/SIPA

Usine automobile à Oran en Algérie, novembre 2014. © Sidali Djarboub/AP/SIPA

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 29 novembre 2018 Lecture : 3 minutes.

Les représentants des constructeurs automobiles Renault, Nissan et Mitsubishi au directoire de l’Alliance, qui se réunissaient le 29 novembre à Amsterdam, ont tous confirmé la poursuite de leur coopération rapprochée au sein de cette structure qui a pour but de renforcer leurs synergies, notamment dans la R&D, les achats et l’assemblage automobile sur des bases industrielles communes.

Selon eux, elle « est le partenariat interculturel le plus ancien et le plus productif de l’industrie de l’automobile […] avec des ventes cumulées des trois partenaires qui ont dépassé les 10,6 millions de véhicules dans près de 200 pays en 2017 », expliquent-ils dans un communiqué de presse transmis à l’issue de la rencontre. Ils rappellent dans ce même document que l’alliance a « conclu des accords de collaboration stratégique avec d’autres constructeurs, dont Daimler (Allemagne) et Dongfeng (Chine) » et « est en tête dans la fabrication de véhicules zéro émission. »

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Première rencontre depuis l’affaire Carlos Ghosn

Les représentants des trois groupes automobiles se revoyaient pour la première fois depuis l’arrestation le 19 novembre à Tokyo de Carlos Ghosn, accusé de fraude fiscale, et démis pour cela de ses fonctions de président de Nissan ainsi que de Mitsubishi par les administrateurs des deux groupes japonais.

La veille de cette rencontre, le 28 novembre, Thierry Bolloré, directeur général délégué de Renault et Hiroto Saikawa, directeur général de Nissan, avaient pris le temps d’accorder leurs violons même si tous deux n’étaient pas présents physiquement à Amsterdam. Signe que les ponts sont loin d’être coupés entre leurs deux états-majors, même si Saikawa est accusé par certains cadres français de Renault d’avoir instrumentalisé l’arrestation pour prendre le pouvoir chez Nissan et empêcher une fusion franco-japonaise que Carlos Ghosn envisageait.

Sur le continent, où les groupes de l’alliance comptent leurs deux principales usines au Maroc –avec l’implantation de Tanger Med, pilotée par Renault -, et en Afrique du Sud – avec l’usine de Rosslyn, près de Pretoria, gérée par Nissan -, les coopérations industrielles et plans communs de production vont donc se poursuivre, ainsi que l’a notamment indiqué Marc Nassif, le directeur général de Renault au Maroc.

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Plus de 500 000 véhicules par an

Carlos Ghosn s’était rendu le 25 octobre dernier dans le royaume chérifien – trois semaines avant son arrestation – et avait été reçu à Marrakech par le roi Mohammed VI. Le patron franco-brésilien d’origine libanaise avait expliqué au roi que son groupe entendait doubler la production de son usine historique de Casablanca (la Somaca, fondée en 1959, détenue à 80% par Renault, et à 20% par PSA), avec 160 000 véhicules assemblés sur ce site prévus en 2022. Une progression qui portera la production totale du groupe au Maroc à plus de 500 000 véhicules par an puisque l’usine de Tanger Med, entrée en production en 2012, qui a fabriqué 300 479 voitures en 2017, doit parvenir à un rythme annuel de 400 000.

Pour le moment, les deux usines marocaines produisent les modèles Lodgy, Sandero, Dokker et Logan MCV des marques Renault et Dacia (du groupe Renault). Nissan avait initialement envisagé de construire sa propre usine sur un terrain déjà réservé à côté de celui de Renault Tanger Med, à Melloussa, mais il a repoussé aux calendes grecques ce projet.

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Vers une sous-traitance ?

Si l’alliance survit aux péripéties de l’affaire Carlos Ghosn, le groupe japonais pourrait préférer sous-traiter l’assemblage de certains de ses modèles à l’usine de Renault Tanger Med plutôt que d’y investir massivement. Une sous-traitance industrielle rendue possible par la convergence des bases industrielles des véhicules des deux constructeurs grâce à l’Alliance.

Quant à Mitsubishi, qui ne dispose pas d’usine sur le continent, une production de véhicules au Maroc – en propre, ou bien sous-traitée à Renault Tanger Med – n’a pour le moment pas encore été évoquée.

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